Pour faire toute la lumière sur la tragédie survenue au stade de N’zérékoré lors de la finale dotée du trophée du général Mamadi Doumbouya, le premier ministre, Amadou Oury Bah a annoncé la mise en place d’un comité de crise et l’ouverture des enquêtes. Une annonce qui pourrait faire rigoler le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, UFDG, Cellou Dalein Diallo était l’invité de nos confrères de RFI ce vendredi
« Je pense que le gouvernement est paniqué. Parce qu’il a pris l’initiative de promouvoir la candidature de Doumbouya à la prochaine élection présidentielle. Ce qui constituerait un parjure, parce que le monsieur, en tant qu’officier, s’est engagé à plusieurs reprises de ne pas prendre part aux élections qu’il organiserait pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
Pour le journaliste, Mamadi Doumbouya n’a jamais dit qu’il serait candidat.
« Mais déjà, il y avait dans la charte de la transition, les articles 46, 55 et 65 qui interdisaient à tous les responsables de transition de candidater à ces élections. Et évidemment, on aurait dû reprendre ces dispositions dans l’avant-projet de constitution, mais ils l’ont éliminé pour donner la chance à Doumbouya de se présenter. Depuis lors, des campagnes de promotion et de justification de sa candidature est en cours et c’est dans ce cadre que le tournoi de football qui a entrainé la mort de plus de 135 personnes a été organisé. C’est toujours dans la promotion de cette candidature », a précisé Cellou Dalein Diallo.
Et pourtant, le premier ministre reconnait l’incompétence dans l’organisation de ce tournoi. N’est-ce pas un discours de vérité qui mérite d’être salué ? La réponse de l’ancien premier ministre est sans détour.
« Quel discours de vérité ? Il faut situer l’évènement dans le contexte. Il y a des concerts géants, des tournois de football, des manifestations dans les rues, ls places publiques pour justifier cette candidature du président de la république ».
Le leader de l’UFDG cherche-t-il à exploiter un drame meurtrier pour des fins politiques, comme certains l’accuse ? Sur la question, il indique qu’« il faut chercher les causes profondes. La candidature de Doumbouya est illégale et illégitime. En tant qu’officier, il a juré devant la cour suprême et le peuple de Guinée, devant la communauté internationale de pas prendre part aux élections organisées pour le retour à l’ordre constitutionnel. Aujourd’hui, avec le goût du pouvoir, ils décidé de dispenser Doubouya de cette obligation à laquelle lui-même s’est engagé, en organisant justement, ces manifestations, évidemment, sans prendre de précautions garantes de la sécurité, donc ils sont les seuls responsables de ce qui est arrivé et ils doivent répondre ».
Alors que le premier ministre maintient le bilan provisoire de 56 morts, Cellou Dalein est catégorique et croit à plus
« Les informations que j’ai reçu en téléphonant à des responsables de mon parti et qui vivent là-bas, font état de plus de 100 morts. Il y a des organisations de la société civile qui sont à N’zérékoré qui estiment qu’il y a 135 à136 et plus de 50 disparus, je crois ça correspond à la réalité », a-t-il soutenu.
La rédaction