Le 30 octobre dernier, lors d’une intervention à l’audience devant la chambre de jugement de la CRIEF, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a révélé que l’hospitalisation de l’ex-Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana à la clinique Pasteur coûte à l’État près de 99 millions de francs guinéens par mois. Selon lui, cette somme, calculée sur la durée de son hospitalisation, s’élèverait à près d’un milliard 723 millions de francs guinéens. Une déclaration qui n’a pas manqué de susciter des réactions.
Me Sidiki Bereté, avocat de la défense, a fermement démenti ces affirmations, qualifiant les propos du procureur de « contrevérité ». Dans une interview qu’il a accordé notre rédaction, il a catégoriquement affirmé que la facture de l’hôpital n’a jamais dépassé les 45 millions de francs guinéens par mois. « Si certains veulent parler de surfacturation, qu’ils en assument la responsabilité », a-t-il ajouté. L’avocat a même proposé de fournir une copie de la facture pour prouver ses dires, affirmant que les accusations du procureur étaient totalement infondées.
Cette divergence d’opinion sur le coût de l’hospitalisation de Kassory Fofana soulève des interrogations sur la transparence des dépenses publiques, notamment en ce qui concerne le traitement des détenus de haut niveau. Si le procureur met en avant une dépense considérable qui pèse sur les finances de l’État, l’avocat de la défense plaide, quant à lui, pour une gestion plus mesurée des coûts liés à la santé du prévenu.
Le débat sur la prise en charge de M. Kassory Fofana continue de diviser l’opinion publique. D’un côté, certains dénoncent une dépense excessive pour l’État, tandis que de l’autre côté, on appelle à la dignité et au respect des droits de l’homme, en particulier dans le cadre d’une situation médicale complexe. Cette affaire met en lumière les tensions entre justice, politique et gestion des fonds publics dans le contexte guinéen.
Il reste à savoir si des clarifications seront apportées, notamment par la publication de documents financiers, pour trancher sur cette polémique.
Mohamed Junior Diallo