Lors du transport judiciaire organisé ce mardi 10 Décembre 2024 par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) à la Clinique Pasteur pour constater l’état de santé de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, Maître Sidiki Bereté, avocat de la défense, a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une « atteinte grave à la dignité humaine et une violation des droits fondamentaux ».
L’avocat a rappelé que, selon l’article 485 du Code de procédure pénale, il est interdit à la cour d’interroger un prévenu au fond, lorsqu’il est alité et incapable de comparaître. « C’est de l’humiliation et une violation flagrante de la loi« , a-t-il affirmé, avant d’ajouter que la priorité devrait être accordée à la santé du détenu.
Maître Bereté a également souligné que Kassory Fofana souffre de pathologies chroniques graves nécessitant une intervention chirurgicale urgente et des équipements médicaux absents en Guinée. « Pourquoi ne pas lui accorder le droit de se soigner comme cela a été fait pour d’autres ? La justice ne peut se permettre de laisser un ancien Premier ministre mourir à petit feu », a-t-il insisté.
En évoquant les conséquences humaines et juridiques d’un tel refus, l’avocat a rappelé que la responsabilité des magistrats serait lourdement engagée si une issue tragique survenait. « Respectons la dignité du peuple de Guinée et celle de nos cadres, car l’histoire jugera ces actes« , a conclu Maître Sidiki Bereté, appelant à une prise de conscience urgente.
Cette affaire illustre une fois de plus les limites des infrastructures médicales du pays et met en lumière des enjeux cruciaux de justice et d’humanité.
Mohamed Junior Diallo