Il ne s’agit plus « d’adultes qui ont le droit de disparaître » mais d’actions menées par des « malfrats qui se camouflent dans des tenues »!
Est-ce la conclusion des enquêtes sur la disparition de Foniké Menguè et Billo Bah ?
Et même si c’étaient des « malfrats » qui avaient porté des « tenues » (des uniformes des FDS) pour les enlever, l’État n’en demeure pas moins la garant de la sécurité des personnes vivant sur le territoire national.
Les enquêtes devraient d’ailleurs indiquer de quelle manière des malfrats ont pu mettre la main sur des « tenues », après tout ce qu’on a appris sur le succès de la réforme du secteur de la sécurité. Une opération qui était l’un des motifs de satisfaction et de fierté du Président Alpha Condé au cours de ses deux mandats
Est-il encore possible aujourd’hui que des malfrats puissent avoir accès aux « tenues » destinées aux FDS ? Dans l’affirmative, ce serait vraiment inquiétant. On ne pourrait plus distinguer un authentique élément des FDS d’un bandit qui arbore une tenue militaire. pour commettre des crimes.
Par ailleurs, les bandits enlèvent de manière générale des personnes nanties ou des proches de personnes nanties pour exiger une rançon en contrepartie de leur libération. Cela se passe aussi bien dans les films que dans la vie réelle. Mais qu’est-ce que des malfrats peuvent bien espérer obtenir du kidnapping de deux pauvres activistes de la société civile, d’un journaliste, d’un ancien commis de l’État ou de leurs parents ?
Mais quelle que soit la conclusion à retenir, même dans un pays où les textes garantissent aux citoyens le droit de détenir une arme comme les États-Unis, l’État est le premier gardien de la sécurité de ces derniers. Et même les « mauvais citoyens » ont droit à la protection de leur sécurité par l’État.
Les ministres et autres responsables doivent arrêter d’annoncer des enquêtes sur des faits ou événements tout en se lançant dans des conjectures. Cela enlève toute crédibilité aux résultats éventuels de ces enquêtes.
Lorsque des enquêtes sont vraiment en cours, une autorité doit s’abstenir de tous propos de nature à influencer les enquêteurs.
En réalité, ce type de déclarations à un seul mérite, celui de prouver qu’il n’y a aucune forme d’enquête sur ces cas d’enlèvements. Sinon, ce sont les procureurs de la République, en tant que directeurs des enquêtes, qui auraient dû prendre la parole conformément à l’article 8 alinéa 3 du Code de procédure pénale. Quand le procureur de la République communique, un ministre fut-il celui de la Justice n’a pas besoin d’intervenir.
Et d’ailleurs, pourquoi une enquête ?
Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier