Dans le football autant on planifie notre victoire autant on planifie notre échec. Par nos erreurs de casting à répétition sur les profils des acteurs , nos choix malencontreux mais aussi et surtout notre aise à promouvoir et à nous accommoder à l’incompétence et à l’amateurisme.
D’un pays hôte de la CAN 2025 à un pays éliminé c’est vite passé.
Le seul pays qui a horreur à la compétence ou qui combat l’excellence s’appelle la Guinée. Le seul pays qui bouffe ses dignes fils, un pays qui déboulonne les statues. Qui avons-nous à la CAF, à la FIFA ?? C’est facile de décider de notre sort à notre insu.
Sommes nous condamnés à pleurnicher comme des madeleines, à faire des jérémiades ??
L’organisation et la formation sont les deux mamelles du football. Dans quoi la Guinée se distingue t-elle ??
Revenons à notre sujet, notre football est victime des transgressions flagrantes des valeurs morales par le mensonge et des promesses non tenues. Or quand on promet tout et on fait le contraire on crée les conditions de l’échec, ce n’est pas de la fatalité c’est un principe basique de la vie.
Cette élimination du Syli est un indicateur de la santé précaire de notre football qui est en passe de connaître une année blanche. Les obstacles sont plus nombreux que les efforts.
Déplacement en altitude, réaménagement de l’heure du match, long trajet… c’est trop réducteur pour justifier notre élimination par ça alors que des équipes qualifiées à la CAN ont voyagé presque dans les mêmes conditions ( Soudan, Burkina, COMORES, Benin … ) donc inutile se cacher derrière le faux domicile du Syli pour atténuer cette déception. C’est l’arbre qui cache la forêt.
La Guinée s’est qualifiée aux deux dernières CAN en ayant joué tous ses matchs loin de sa base.
Le tableau est sombre voire macabre et le réquisitoire doit être implacable, il faut être lucide pour le voir : Syli Senior Éliminé, Syli U-17 disqualifié, Syli U-20 éliminé, Syli Beach Soccer éliminé, nos clubs en interclubs CAF éliminés, la FEGUIFOOT en proie à une crise car les textes ne guident plus, les compromis et compromissions sont érigés en force de loi, la COM financière ne rassure plus les partenaires et ne séduit plus les investisseurs.
Dans cet imbroglio, il faut peut encore attendre l’arbitrage de la FIFA comme toujours pour mettre fin aux cris d’oiseaux dans la case et mettre au respect les enfants qui courent dans la Bass cour quitte à faire accoucher un CONOR par césarienne.
Certains acteurs prétendent aimer le football mais inversement le football ne les aime pas. Qu’ils soient coachs ou dirigeants ils ne gagnent jamais, c’est des éternels abonnés aux échecs qui leur collent à la peau. L’échec est l’ombre qui plane sur leur silhouette.
Des anciens compagnons de crime ne partagent plus équitablement le butin, naît ainsi la frustration qui prend de l’amplitude et décident un jour de scier l’arbre sur lequel ils ont aidé un des leurs à monter au prix de plusieurs combinaisons louches dont ils se sont rendu coupables. C’est l’hôpital qui se moque de la charité.
Le Karma existe il n’est pas loin, il est juste à côté. S’il dure c’est qu’il reviendra à coup sure avec un fouet.
Mais pas surprenant au regard de la suite des événements malheureux.
Confier notre Syli à un éphémère vacancier qui embrasse ce métier par ennuis, par ego ou qui a un goût très poussé pour l’argent fut une grosse erreur.
Conséquence, l’instabilité devient chronique sur le banc du Syli et le staff technique n’est jamais rendu officiel car les choix se heurtent à la volonté des autres membres du COMEX qui y voient une sélection d’amis, de copains et de coquins…..c’est le mariage contre nature entre la compétence et l’amateurisme.
Les conditions d’organisation des matchs, chaussettes oubliées à l’hôtel, sélectionneurs adjoints non enregistrés à la CAF, histoire de maraboutage…….ont contribué à plomber l’atmosphère du groupe et à mal lancé notre campagne éliminatoire.
Ministère et FEGUIFOOT en froid, ils se tiraillent sur le choix des hôtels. le Ministère choisi NOOM hôtel et la FEGUIFOOT interne le Syli à PULLMAN. On ne sait plus qui décide de quoi, qui est le maître.
Un pays sans équipementier, le seul pays des éliminatoires qui n’a pas d’équipementier officiel et qui continue à en acheter au gré de la sur facturation.
Des joueurs livrés a eux-mêmes sans agent de sécurité autour du Syli, des dirigeants et autres acteurs envahissants voir encombrants au point de troubler la tranquillité du groupe et violant même le jardin secret ( intimité ) des joueurs. Ils sont présents partout, au stade, au déjeuner, au dîner, à l’entraînement, dans les rêves des joueurs ouufffff c’est des sangsues.
Le mythe autour du Syli est tombé, c’est désacralisé, le Syli est devenu un moulin dans lequel on rentre et on sort comme on veut.
Pour rallier la Tanzanie, le coach est énervé sur le choix des noms improvisés sur place pour les 9H de vol direct. Dussuyer s’enflamme et demande aux joueurs de s’asseoir car il souhaite un voyage assez confortable à ses soldats en partance pour une mission de vie ou de mort mais pas à être mélangés aux instruis et autres.
Le goumin est lourd et profond……
Je ne parle pas du manque de stade car je ne veux pas continuer à réveiller celui fait semblant de dormir ( État ) depuis 66 ans qui nous prive de ce bonheur fou de jouer chez nous. Le football a 17 lois, la première loi c’est le terrain sur lequel les 16 autres lois viennent s’appliquer.
Donc sans stade, qui est le bureau privilégié du joueur pas de compétition, pas de spectacle ni spectateurs…
Je ferme ma geuelle et je dégage…
Paul Fathia Tounkara, journaliste sportif à Hadafo Médias