Le 31 décembre 2024, c’est dans quelques jours. Même si aucun élément n’indique la volonté des autorités de la transition ou la possibilité à mettre un terme au pouvoir de la junte tel que conclu avec la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, les forces vives de Guinée restent tout de même déterminées à ne plus les reconnaitre à l’échéance de ce délai. Pour preuve, elles annoncent des manifestations à partir du 6 janvier 2025 pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel.
Le ton monte, l’inquiétude s’installe, quant à d’éventuels affrontements. Interrogé par nos confrères de Guinee360, le porte-parole du PEDN a analysé la situation sociopolitique guinéenne à quelques jours de la fin du chronogramme de la transition.
« La situation est la preuve que nos anticipations ont été rationnelles. Nous avons interpellé par voie administrative et alerté suffisamment pour ne pas arriver à l’incertitude. Il est clair que le paradigme va changer, ainsi que les frontières de confiance entre les acteurs du processus dont la configuration a sérieusement changé. En ce qui concerne le PEDN, le débat sera consistant au congrès dans sa phase nationale où il sera question de la lecture du quinquennat passé, de l’évaluation de la situation et des décisions importantes quant au quinquennat qui s’annonce, y compris le contexte dans lequel nous nous trouvons », a indiqué Mohamed Cissé.
Face à l’escalade verbale, ce cadre du parti dirigé par Lansana Kouyaté redoute de forts risques de violences.
« Le risque est forcément là, quand on n’a pas su juguler la situation de tension, qui est finalement devenue une crise. Il n’y a pas de communication entre le CNRD et les forces vives de la nation, comme la Charte de la transition l’a commandé. Il ne faut pas confondre chercheur d’opportunités et acteurs institutionnels réels. Il faut rétablir le cadre initial de collaboration multipartite et de confiance mutuelle pour sauver la paix et la transition », a-t-il suggéré.
Faut-il craindre une instabilité institutionnelle ? Vu l’absence d’un cadre réel et objectif de dialogue, ce cadre du parti exprime malheureusement son regret.
« La nature et l’ampleur de tels risques peuvent être aussi variées que la diversité des acteurs. Il s’agit de divergences de valeurs et d’intérêts entre des acteurs de tempérament différent et de conception de la conquête du pouvoir différente. La meilleure façon de combattre l’escalade est d’asseoir un cadre d’échange permanent, tel que recommandé par le dialogue politique inter-guinéen. Nous avons pu prouver que les Guinéens peuvent se parler dans leur diversité et convenir de ce qui est utile pour le pays. Malheureusement, cet acte salutaire sera désormais un précédent politique cité comme infructueux », a regretté Mohamed Cissé
La Rédaction