Le procès du président du parti MoDeL s’est ouvert ce mardi 31 décembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Aliou Bah est poursuivi pour Offense et diffamation contre le chef de l’État par le biais d’un système informatique. Des faits prévus et punis par les dispositions des articles 659 du Code pénal, 3, de la loi 010, 28 et 29 de la loi L037 portant sur la cybersécurité et protection des données à caractère personnel.
Interrogé sur ces chefs d’accusations, le leader politique n’a pas tardé à les rejeter en bloc. « Moi-même, je me demande pourquoi je suis là. Je n’ai jamais offensé le chef de l’État guinéen. Quand j’étais à la gendarmerie, ils m’ont montré une vidéo dans laquelle je dénonçais l’insécurité et les kidnappings qui sont devenus récurrents dans notre pays. J’ai rappelé aussitôt aux religieux de prendre leurs responsabilités en disant la vérité et de ne pas rester silencieux face à certains problèmes qui assaillent notre pays », a-t-il expliqué.
Le président du parti MoDeL a aussi reconnu avoir traité des dirigeants d’incapables et d’incompétents, de corrompus et de s’être illégalement enrichis. Pour preuve, a-t-il étayé, il y a plusieurs cadres qui sont présentement trimbalés devant les juridictions pour des faits de corruption et de détournement. Aliou Bah n’a pas nié avoir mis en cause la légitimité des autorités actuelles à cause du fait qu’elles ne soient pas venues par les urnes.
Il les a accusées d’instaurer la dictature dans le pays parce que selon lui, elles n’ont pas respecté les engagements du 5 septembre 21. Le président du MoDeL a aussi pointé du doigt, le non-respect de l’accord dynamique avec la CEDEAO. Il a surtout regretté le fait que la transition ne se soit pas terminée ce 31 décembre 2024.
« Dans une de mes sorties médiatiques, j’ai également mentionné que les engagements de la transition n’ont pas été respectés et que les autorités guinéennes actuelles sont là pour confisquer le pouvoir », a-t-il martelé.
Pour Aliou Bah, ces propos n’ont rien de subversifs et rien d’offensant. En parlant de dirigeants, fait-il allusion au chef de l’État ? Les membres du parquet ont plusieurs fois insisté sur cette question. Sauf que malgré l’insistance, l’opposant a toujours répondu qu’il n’a dit le nom de personne. Les débats se poursuivent.
MJD