Des tirs nourris ont été entendus dans la soirée du 8 janvier 2025 dans le centre de la capitale du Tchad, près de la présidence. Selon le porte-parole du gouvernement, 19 personnes sont mortes dont 18 assaillants. « Il s’agit de jeunes qui viennent d’un quartier de Ndjamena et qui sont issus d’une communauté tchadienne, a affirmé Abderaman Koulamallah à RFI. À première vue, ça n’a rien à voir avec Boko Haram. Mais, de toutes les façons, ce ne sont pas les méthodes de Boko Haram, puisque les Boko Haram sont armés, sous réserve que l’enquête, qui est confiée au procureur de la République détermine quelles sont ces personnes ». La justice s’est saisie de l’affaire et une enquête est lancée. Le procureur de la République doit prendre la parole dans les prochaines heures pour apporter des explications supplémentaires.
Le calme est revenu ce jeudi matin dans la capitale du Tchad après les tensions de la soirée, quand une vingtaine d’assaillants ont tenté une attaque sur le complexe présidentiel, dans le quartier Djambel Bahr, à proximité de la place de la Nation.
Ce jeudi matin, le gouvernement écarte la piste terroriste. Son porte-parole et ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, estime qu’il ne s’agit pas de jihadistes de Boko Haram (une hypothèse évoquée dans la soirée par des sources proches des autorités) ni d’un mode opératoire terroriste, mais plutôt d’un acte isolé et désespéré commis par des jeunes de la capitale. Le ministre explique que la situation est totalement maîtrisée par l’armée et que la justice doit désormais se saisir de l’affaire pour établir les motivations des assaillants, mais également leurs éventuelles complicités.
« C’est vraiment un épiphénomène qu’on va très vite oublier »
« S’il n’y avait pas de morts, ça prêterait à sourire parce que c’est un ramassis de bandes de nickelés qui sont venues avec des coupes-coupes, des couteaux, aucune arme de guerre, aucune. Il s’agit de jeunes qui viennent d’un quartier de la ville de Ndjamena et qui sont issus d’une communauté tchadienne. À première vue, ça n’a rien à voir avec Boko Haram. Mais, de toutes les façons, ce ne sont pas les méthodes de Boko Haram, puisque les Boko Haram sont armés, sous réserve que l’enquête, qui est confiée au procureur de la République, détermine quelles sont ces personnes, a déclaré Abderaman Koulamallah au micro de notre correspondant Victor Mauriat. De mon point de vue, il ne s’agit pas d’un acte terroriste, mais d’un acte isolé et désespéré, des personnes, des jeunes, manipulées par des personnes malintentionnées ».
Il conclut : « Il n’y a pas de quoi paniquer, il n’y a rien. Il n’y a aucune menace sur la sécurité de notre pays, sur les institutions de la République et moins encore de la présidence de la République. Les gens peuvent vaquer normalement à leurs occupations. C’est vraiment un épiphénomène qu’on va très vite oublier. »
enus dans deux voitures, les assaillants auraient simulé une panne devant une des entrées de la présidence avant d’en attaquer soudainement les gardes. Armés de coupe-coupe et de couteaux, ils ont tué un militaire et en ont blessé trois autres. Il était alors 19h45 heure locale. Toutes les voies menant à la présidence sont alors fermées et des chars déployés. Progressivement, les tirs nourris sont devenus plus sporadiques pour finalement s’arrêter définitivement aux environs de 21h.
La situation est « sous contrôle » selon le gouvernement
Dans une vidéo diffusée sur Facebook, Abderaman Koulamallah affirmait mercredi soir, pistolet à la ceinture : la situation est « sous contrôle », il ne s’est « rien passé de grave ».
« Je suis actuellement à la présidence de la République où la situation est totalement maîtrisée. Il n’y a aucune crainte. Il n’y a rien de grave. Nous ne pouvons rien dire pour l’instant, mais la situation est totalement sous contrôle. Nous attendons l’arrivée du procureur de la République pour vous montrer la réalité de ce qui s’est passé. Mais d’ores et déjà, je voudrais rassurer l’ensemble des Tchadiens que la situation est sous contrôle. C’est un petit incident qui s’est passé et je viendrai longuement tout au long de la soirée pour dire ce qui s’est passé », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Le bilan de l’attaque contre le palais présidentiel s’élève à 19 morts : 18 parmi les assaillants et un membre des forces de sécurité, et six arrestations. Le commando lourdement comptait « 24 personnes », a indiqué le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah. « Il y a eu 18 morts et six blessés [côté assaillant, NDLR] et nous déplorons un mort, trois blessés dont un grièvement », a-t-il précisé. Des vidéos circulent depuis hier soir sur les réseaux sociaux mais aussi dans les médias tchadiens. On peut y voir des cadavres habillés en civils joncher le sol.
Ces tirs ont eu lieu quelques heures après la visite à Ndjamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a eu plusieurs entretiens avec des dirigeants tchadiens, dont un à la présidence avec le chef de l’État Mahamat Idriss Déby.
Avec RFI