Au total, le dispositif d’écoute mis en place par le mouvement Emmaüs a permis de certifier qu’au moins trente-trois personnes avaient été victimes de violences sexuelles de la part du fondateur d’Emmaüs, a-t-on appris ce lundi 13 janvier 2025.
Neuf nouvelles victimes. C’est ce qu’a recensé, entre septembre et décembre, le dispositif d’écoute mis en place par le mouvement Emmaüs pour recueillir les témoignages de personnes qui relatent avoir subi des violences sexuelles de la part de l’abbé Pierre. Au total, depuis que ce dispositif a été mis en service en mars dernier, ce sont donc trente-trois personnes qui ont dénoncé des agressions ou des viols.
« Ces témoignages ne permettent absolument pas de dresser un état des lieux exhaustif des comportements de l’abbé Pierre. D’autres témoignages, parfois anonymes ou incomplets, ont été reçus par le groupe Egaé », qui a géré ce dispositif, précise ce nouveau rapport publié ce lundi 13 janvier 2025.
De nouveaux faits situés entre 1960 et 2000
Les nouveaux faits décrits se situent entre les années 1960 et 2000. Les victimes étaient alors salariée d’hôtel, soignantes, volontaire pour un camp de jeunes, membre de la famille, hôtesse de l’air. La jeune femme, employée d’un hôtel dans lequel séjournait l’abbé dans les années 1990, était à peine majeure. Elle a relaté être allée dans la chambre du fondateur d’Emmaüs à sa demande. C’est là qu’il lui aurait attrapé les seins et fait subir d’autres agressions sexuelles. « Lorsqu’elle en a parlé, la direction de l’hôtel lui a dit que c’était un hôte VIP et qu’elle devait retourner le voir s’il le voulait. Elle a démissionné », mentionne le rapport.
Une baisse des dons
Le dispositif d’écoute est en place jusqu’à la fin janvier. Le mouvement Emmaüs a proposé plusieurs dispositifs de soutien à ces personnes : entretien avec une psychologue, groupe de parole… La question de la réparation financière des victimes sera désormais « soumise à l’assemblée générale du mouvement », a précisé le délégué général d’Emmaüs France, Tarek Daher, au Parisien . Qui a qualifié l’abbé Pierre de « prédateur ».
Par ailleurs, afin de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant permis à l’abbé Pierre de « ne pas être inquiété », une commission d’experts indépendants, dirigée par la sociologue Céline Béraud, a été mise en place. Ses travaux devraient durer deux ans. Pour le mouvement, l’enjeu est de taille. Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, indiquait il y a quelques jours que, depuis la révélation de ces violences sexuelles, les dons avaient baissé de 30 % en faveur de la Fondation Abbé Pierre.
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