Ce samedi 25 janvier 2025, les forces de sécurité combinées (BAC, CMIS, BRI, BRB, GIPN) ont mené une opération musclée dans plusieurs quartiers de Conakry, notamment à Simambossia, Yembéya, Nongo, etc. Leur mission : débarrasser ces zones des délinquants et criminels qui y sévissaient, terrorisant et dépouillant les pauvres populations. Cette action, unanimement saluée par les citoyens, s’est soldée par une saisie importante d’armes blanches et une quantité non négligeable de drogue, preuve que ces quartiers étaient devenus des foyers de criminalité active.
Cette démonstration d’efficacité des forces de sécurité rappelle, s’il en était encore besoin, qu’elles sont parfaitement capables d’agir avec rigueur quand elles le décident. D’où la question : pourquoi cette promptitude ne s’applique-t-elle pas à d’autres situations tout aussi critiques, comme les enlèvements récurrents d’acteurs de la société civile, de hauts fonctionnaires tels que Saadou Nimaga du ministère des Mines et de la Géologie, ou encore de journalistes comme Habib Marouane Camara ?
Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître le mérite de cette opération, qui devrait servir de modèle et être régulièrement reproduite dans toutes les zones à haut risque, de Conakry à l’intérieur du pays. Ce « coup de balai » dans les quartiers criminogènes est un soulagement pour les populations, mais aussi un message fort adressé à ceux qui pensent pouvoir agir en toute impunité.
Cependant, un détail non négligeable interpelle : une mauvaise communication officielle sur cette opération d’envergure. Trois jours après l’opération, rien n’a encore été publié sur la page du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, gérée par le service de communication et de relations publiques du département, plongé apparemment dans une léthargie chronique, en somme d’autres « endormis ». Et tout le monde ne suit pas la RTG, sinon occasionnellement quand il y a des décrets. Une telle initiative aurait pourtant mérité d’être signalée, ne serait-ce que pour rassurer les investisseurs étrangers désireux de se rendre en Guinée et les citoyens, renforçant ainsi leur confiance envers les forces de l’ordre.
Espérons aussi que personne ne vienne ternir cette réussite des forces de sécurité en prétendant, comme on l’a trop souvent entendu, que les individus interpellés n’étaient que de simples militants se rendant à la… mosquée !
Abdoulaye SANKARA, Journaliste