CONAKRY-Un nouveau pas de géant a été franchi ce mardi 28 janvier 2025 dans le cadre de la valorisation du minerai de fer de Simandou. La société américaine WABTEC et la Compagnie du Trans-guinéen (CTG), ont signé ce jour un contrat de livraison de Locomotives, vecteur important dans le transport du minerai, des passagers, des marchandises et des produits agricoles le long du corridor du projet. La cérémonie a été présidée par le ministre directeur de cabinet de la présidence de la République.
A travers ce contrat, la société WABTEC s’engage à acheter et livrer 65 locomotives. Selon le directeur général de la CTG, ce lot de locomotives sera le deuxième dont disposera la compagnie pour des fins d’exploitation, selon l’accord signé entre Simfer et Wabtec en juillet 2024. M. Robin Lu souligne que cette étape représente un pas de plus vers le succès du projet Simandou et l’opérationnalisation de la CTG.
« La vision de la CTG est claire : nous aspirons à devenir le meilleur opérateur d’infrastructures minières en Guinée. Guidée par cette vision, notre équipe travaille sans relâche, jour et nuit, pour préparer l’opérationnalisation de la CTG et assurer le succès de ce projet transformateur. La CTG est pleinement alignée avec l’initiative Simandou 2040 du gouvernement guinéen. Nous nous engageons à former des Guinéens, à collaborer avec des entrepreneurs locaux et à transférer des connaissances et des compétences pour autonomiser le peuple de Guinée. Au-delà du transport de minerai de fer, la CTG facilitera également le mouvement des passagers et des marchandises le long du corridor ferroviaire, favorisant ainsi la croissance économique et la connectivité« , a indiqué M. Lu.
La commande de locomotives pour soutenir les opérations ferroviaires représente un investissement de 248 millions de dollars. Cet accord fait suite à une commande de locomotives intervenue quelques mois plus tôt de la part de Rio Tinto SimFer, l’autre acteur majeur du projet.
« En tant que plus grande mine de fer inexploitée au monde, Simandou représente une opportunité de transformation pour la Guinée et il est la clé du développement économique à travers le pays », a déclaré le vice-président régional de Wabtec, Afrique subsaharienne Mpilo Dlamini, qui réaffirme leur engagement dans le développement de la Guinée.
Cette commande de locomotives avec Wabtec constitue une nouvelle étape importante pour le projet Simandou, a déclaré le PDG de WCS Zhang Cheng.
« Chez WCS, nous sommes convaincus que les infrastructures jouent un rôle clé dans l’accélération de la croissance industrielle de l’Afrique. C’est pourquoi nous sommes profondément honorés d’avoir été choisis pour réaliser la construction du TransGuinéen, sous le haut patronage du gouvernement guinéen et en collaboration étroite avec nos partenaires industriels, Baowu et Rio Tinto. Conscients de l’importance de cette mission, nous nous sommes engagés à achever ce chantier dans les meilleurs délais tout en mettant en place des normes strictes en matière de protection de l’environnement », a déclaré le PDG de WCS.
Un projet d’une telle envergure n’est pas sans défis, a-t-il ajouté. « Nous avons dû construire 206 ponts cumulant près de 80 kilomètres et percer 4 tunnels d’une longueur totale de 28 kilomètres. Il s’agit de véritables prouesses d’ingénierie ! Malgré la saison des pluies et des conditions parfois difficiles, nous avons maintenu le cap. Au-delà de ces réalisations techniques, WCS a toujours placé le respect de l’environnement au cœur de ses priorités. Nous avons adopté des solutions innovantes pour minimiser nos émissions de carbone, notre impact écologique et protéger la riche biodiversité guinéenne. Nous avons souhaité que le TransGuinéen soit une infrastructure durable, y compris lors de sa construction », souligne M. Zhang Cheng.
Après presque six années de travaux intensifs, l’acquisition de ces 65 locomotives vient consacrer les progrès incroyables réalisés en un temps records, se réjouit le PDG de WCS, indiquant que cela marque une étape décisive dans la concrétisation de ce projet titanesque. « Nous sommes tout près de la ligne d’arrivée ! », a-t-il dit.
Après avoir félicité Wabtec et WCS pour cet important jalon, le Directeur du projet Simandou pour Rio Tinto a déclaré que les locomotives transporteront pendant de nombreuses années du minerai de fer sur toute l’étendue de la Guinée, contribuant ainsi à la croissance et à la prospérité des futures générations.
« En juillet de l’année dernière, nous nous étions tous réunis pour marquer la première étape de l’opérationnalisation de cette coentreprise, lorsque SimFer a lancé la première commande de locomotives de la CTG. Aujourd’hui, nous sommes fiers de constater qu’une autre étape importante a été franchie, ce qui nous rapproche de la réalisation du rêve du TransGuinéen », a indiqué Gerard Rheinberger.
Des progrès remarquables sont réalisés sur les chantiers de construction des infrastructures ferroviaires et portuaires, a-t-il ajouté, précisant que toutes les étapes intermédiaires convenues avec le gouvernement en 2024 ont été franchies.
« Nous sommes donc en bonne voie pour atteindre la première production d’ici la fin de l’année 2025. Le TransGuinéen ouvre un corridor d’opportunités pour les populations locales mais également pour les entreprises guinéennes. Il permettra une meilleure connectivité et favorisera les échanges commerciaux entre les différentes régions du pays. Nous sommes engagés à soutenir le développement de ces opportunités afin que nous puissions ensemble maximiser l’impact de ce projet transformateur pour la Guinée.
Ce projet bénéficie déjà aux Guinéens. Entre 2023 et 2024, SimFer a dépensé directement auprès des entreprises enregistrées en Guinée plus 1.5 milliards de dollars. 82% de nos 14 000 employés sont Guinéens et rien qu’en 2024, 6.4 millions de dollars ont été investis dans des programmes sociaux en faveur des communautés locales. Simandou a le potentiel de transformer la Guinée et nous sommes honorés de pouvoir y contribuer aux côtés du Gouvernement de la République de Guinée, et de l’ensemble des partenaires industriels », a souligné Gerard Rheinberger.
Avant de clore son propos, il a remercié le gouvernement guinéen pour sa coopération et son soutien dans le développement de ce projet. « Nous avons conscience de l’importance stratégique de Simandou pour la Guinée, et nous sommes engagés à ce qu’il apporte des bénéfices sociaux et économiques tangibles pour le pays et pour le peuple guinéen », a promis ce haut dirigeant de Rio Tinto.
Le projet Simandou est un projet multidimensionnel d’un investissement de 18 milliards de dollars USD et qui comprend deux (02) mines, un port, une aciérie et une infrastructure ferroviaire d’une longueur de 650 km qui connecte les quatre régions naturelles de la Guinée, a rappelé le ministre des Mines et de la Géologie, devant ses collègues ministres, des partenaires techniques et des diplomates.
« Ce chemin de fer assurera non seulement l’évacuation du minerai de fer, mais aussi le transport de personnes et de marchandises. Cette mutualisation des efforts est phasée avec l’orientation donnée par le président de la République dans le cadre du programme Simandou 2040. Ceux en cours d’élaboration sous le leadership du Président de la République est basé sur des projets concrets. Il est axé sur cinq (05) piliers : « Agriculture, Industrie Alimentaire et Commerce » ; « Education et Culture » ; « Infrastructure, Transport et Technologie » ; « Economie, Finance et Assurance », « Santé et Bien-être ».
Les locomotives dont le contrat de livraison a été signé aujourd’hui seront un vecteur important dans le transport des passagers, des marchandises et des produits agricoles le long du corridor. Cela permettra, entre autres : le développement des zones agricoles, la création de nouvelles villes, de plateformes logistiques, de parcs industriels, etc.
La mise en service de ces locomotives permettra à l’État d’engranger des revenus qui seront injectés dans le renforcement de la formation technique et professionnelle des jeunes élèves sur toute l’étendue du territoire national », a indiqué Bouna Sylla.
Le Ministre des Mines et de la Géologie, a rappelé que 20% des impôts et taxes qui seront payés par la CTG en faveur de l’État seront destinés au financement des bourses d’études dans les filières scientifiques et techniques en faveur des meilleurs élèves et étudiants issus de toutes les préfectures de notre beau pays. Aussi, a-t-il ajouté, 5% des revenus provenant de la mine de SIMFER et de celle de WCS seront destinés au financement de l’amélioration du système éducatif guinéen.
« Ces allocations financières contribueront à l’opérationnalisation de Simandou Academy qui est une déclinaison du programme Simandou 2040. Cette initiative du Président de la République en faveur de l’investissement massif dans le capital humain à partir des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles est unique en Afrique et rare dans le monde », a souligné le Ministre des Mines.
Il rappelle qu’un contrat similaire avait été signé entre Wabtec et Rio Tinto pour un montant de 227 millions de dollars américains. Cette diversification de partenariats et de sources d’approvisionnement des équipements du projet va concourir à la réalisation d’infrastructures de qualité dans le respect des études de faisabilité et des normes et standards parmi les plus élevés, notamment en termes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), selon le ministre.
Bouna Sylla précise que toutes ces sociétés impliquées dans le développement du projet Simandou se sont résolument engagées à respecter le plan du Contenu Local du projet, tel que prévu par le Gouvernement. Ce plan de contenu local, inspiré de la loi de septembre 2022, prévoit des avantages basés sur trois axes, à savoir : Offrir des opportunités d’emplois aux guinéennes et guinéens ; offrir des opportunités d’affaires aux entreprises à capitaux guinéens ou contrôlées par des guinéens ; offrir des formations et faire bénéficier des transferts de compétences aux guinéens.
« Il faut préciser que conformément à cette loi, seuls les emplois non qualifiés sont réservés de manière exclusive aux communautés directement impactées par l’activité du projet. Toutefois, tous les guinéens peuvent compétir pour les postes d’emplois qualifiés« , a conclu Bouna Sylla.
Avec Africaguinee
