Poursuivi pour les faits de détournement de derniers publics sur un montant de plus de 612 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars et d’enrichissement illicite aux mêmes tires que son coaccusé Mohamed V Sankhon, ancien DAF devant la cour de répression des affaires étrangères, l’ancien ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation a fait face aux avocats de la défense notamment ces propres avocats ce 03 février 2025,
Devant la chambre du jugement de la CRIEF, Dr Ibrahima Kourouma très remonté martèle
« Je voudrais juste préciser que, avec beaucoup d’amertume, quand je sais ce que j’ai enduré au ministère de l’éducation nationale, la lutte, le travail qui a été fait, Le sacrifice consenti par ma propre personne pendant que j’étais ministre de l’éducation nationale et qu’aujourd’hui on m’amène ici pour demander des justifs. J’ai des justifs, des pièces justificatives. J’ai été inspecté en 2013-2014 par l’Inspection Générale des Finances. J’ai été inspecté en 2015-2016 par l’Inspection Générale des Finances. Tout le monde sait là où il y a les pièces. Je l’ai dit au Président, Monsieur le Président, je reste convaincu que toutes les pièces justificatives existent à leur niveau. Si on ne les trouve pas au ministère, on va au ministère des Finances, on va au Trésor. Si on veut chercher, on n’a pas voulu chercher, on a juste dit qu’il faut chercher le gouvernement », accuse-t-il
Et de poursuivre, « Est-ce que je vais mettre les pièces dans ma poche ? Est-ce que je vais me promener avec les pièces ? Quand je quitte un département, vérifiez tous les deux départements où j’ai quitté. Quand j’ai quitté, je n’ai rien pris. Même plus les papiers. Ça ne m’intéresse pas parce que je fais mon travail de façon loyale. J’ai tout perdu. Ma dignité, mon image devant mes enfants. On dit partout, c’est un voleur de plus 612 milliards et 12 millions de dollars. Qui peut manger l’argent des bailleurs de fonds ? qui peut ?» insiste t’il
Dans la même logique, l’ancien ministre indique que « ça fait 34 mois que je suis en prison, seul. Non seulement je suis en prison pour ma gestion, mais je suis en prison pour la gestion des autres. Qui sont tranquillement chez eux, tout le monde est tranquille chez lui. On m’a privé de ma famille, on m’a privé de mes enfants, on m’a privé de tout pendant les 33 mois, je suis dans mon 34ème mois, je suis le président de la prison » argumente t-il
Continuant son allocution pour plaider sa cause, Dr Ibrahima Kourouma laisse entendre
« Si c’était un autre ministère, je peux comprendre. Mais l’éducation, j’ai trop mis ma vie. Je me suis trop sacrifié pour qu’on m’amène à faire la prison. Et qu’on me salisse complètement. Parce qu’aujourd’hui, le pire, Monsieur le Président, peut-être que je ne pourrai plus travailler en Guinée, mais je n’ai aucune possibilité de travailler à l’extérieur. On a sali mon casier. On a sali mon image. On a détruit ma personne, pour rien. Personne ne peut vous prouver ici. On le juge parce qu’il a eu tel contrat. On le juge parce qu’il a fait un jugement. On te juge parce qu’il faut que tu m’amènes les pièces. C’est moi qui vais sortir les pièces ? » s’est-il interrogé
Plus loin, l’ancien ministre Dr Ibrahima Kourouma fait remarquer au président de la cour « Monsieur le président, ce crie de cœur là je voulais le faire ? Et je tiens à le faire. Je ne suis pas ce qu’on m’a fait. On m’a détruit ici et on m’a détruit à l’extérieur. Ce n’est pas le casier qui compte. Le peuple le sait déjà. C’était mieux de laisser mon corps avec Ebola avant d’être traîné comme ça », rappelle t’il
Après la fin des questions des avocats de la défense, le président renvoie l’affaire au 10 février 2025 pour la comparution de Mohamed V Sankhon, le coaccusé de l’ancien ministre Ibrahima Kourouma.