Le procès de l’ancien président de la neuvième législature, Amadou Damaro Camara, s’est ouvert ce mardi devant la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Cette audience, marquée dès son commencement par des questions de procédure et de légitimité, a pris un tournant inattendu avec la décision du président de la CRIEF, Francis Kova Zoumanigui, de se dessaisir des dossiers impliquant Amadou Damaro Camara, Mohamed Diané et l’ancien directeur général de la SEG, Mamadou Djouldé Diallo.
Dès l’ouverture des débats, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré a soulevé une préoccupation majeure concernant la composition de la chambre. Ainsi, le président Francis Kova Zoumanigui, qui préside actuellement la chambre des appels avait déjà eu à connaître de ce dossier lorsqu’il était à la tête de la chambre de jugement. Cette situation a immédiatement suscité des interrogations sur la légitimité de sa présence, soulevant une question fondamentale de droit : un magistrat peut-il valablement siéger à deux niveaux différents de la même procédure judiciaire ?
Pour la défense d’Amadou Damaro Camara, cette situation ne constituait pas un obstacle. Ses avocats ont affirmé que la présence de Francis Kova Zoumanigui ne portait pas atteinte à l’équité du procès. Cependant, l’avocat de l’entrepreneur chinois Kim, impliqué dans l’affaire, a immédiatement demandé au président de se dessaisir du dossier, invoquant un risque de partialité.
Face à ces divergences, le procureur spécial a demandé un renvoi de l’audience pour permettre aux différentes parties de se prononcer par écrit sur cette question épineuse. Cette demande témoignait de la complexité du dossier et de la nécessité de respecter scrupuleusement les principes du droit à un procès équitable.
Après délibération, le président Francis Kova Zoumanigui a finalement décidé de se dessaisir des dossiers d’Amadou Damaro Camara, Mohamed Diané et Mamadou Djouldé Diallo et renvoyé l’audience au 20 Février 2025. Cette décision, saluée par certains comme un gage de transparence et d’impartialité, permet de garantir que le procès se déroulera dans le respect des normes juridiques les plus strictes.
MJD