Alors les accusations contre l’ancien ministre des postes et des télécommunications portaient sur un détournement présumé de 50 millions de dollars destinés à la relance de la Sotelgui, ce lundi, la surprise était encore grande. Autorisé à aller se faire soigner et revenir faire face à la CRIEF, Oyé Guilavogui devra encore faire face à de nouvelles charges non des moindres. La Cour recomposée avec à sa tête le juge Yacouba Conté décide de rouvrir les débats autour de montants colossaux que l’ancien ministre d’Alpha Condé devra justifier. Des montants astronomiques, soient
- 300 millions de dollars pour le projet Backbone ;
- 50 millions de dollars destinés à la relance de la Sotelgui
- 94 milliards 015 millions 287 mille 666 francs guinéens pour l’exercice budgétaire 2020 ;
- 17 milliards 934 millions 688 mille 265 francs pour l’exercice 2021 ;
- 10 milliards de francs pour un projet de reboisement
Interrogé sur la disponibilité des rapports d’audit concernant les projets de la Sotelgui et le Backbone, le substitut du procureur a sollicité un délai d’une semaine pour approfondir les vérifications.
Me Pépé Antoine Lamah, avocat de l’État, a quant à lui demandé une inspection de la gestion du ministère de l’Environnement en 2021, ainsi que la comparution d’un représentant de la société Huawei afin d’éclaircir certains points relatifs au projet Sotelgui.
Le juge a accédé à ces requêtes et ordonné à l’Inspection générale d’État d’examiner la gestion du ministère sous Oyé Guilavogui pour les années 2020 et 2021. Il a également exigé la comparution d’un représentant de Huawei.
Me Salifou Beavogui, avocat de M. Guilavogui qui soutient que son client est malade et alité en Tunisie, plaide pour un renvoi. « Mon client est absent pour des raisons de santé. Nous nous en remettons à votre décision, mais je sollicite le renvoi de l’affaire afin qu’il puisse être présent, d’autant plus qu’il ne se soustrait pas à la justice », a-t-il plaidé.
Cette demande de Me Salifou Béavogui ne trouvera pas d’échos favorable auprès du juge Yacouba Conté, qui a rappelé les règles en vigueur : « Vous pouvez assister votre client, mais non le représenter. Vous n’avez pas droit à la parole en son absence », a-t-il tranché et renvoyé l’audience au 5 mars prochain.
MJD