Dans le cadre de l’immersion gouvernementale, la deuxième du genre depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, le Premier ministre, chef du gouvernement, Amadou Oury Bah, accompagné de plusieurs ministres, a aussi communié avec les populations et autorités locales de la ville martyr de Gueckédou. Une ville qui a perdu tout son prestige, parce que dévastée par une rébellion, il y a 25 ans.
Devant la population fortement mobilisée dans la salle mythique de la maison des jeunes, le chef du gouvernement, après avoir écouté les responsables locaux et les autorités morales, a rappelé que les fonds pour la reconstruction de cette cité, autrefois un pôle d’attraction commerciale majeure, étaient déjà disponibles depuis 2008.
« Je dois vous dire en toute franchise que les fonds destinés à la reconstruction de Guéckédou étaient déjà mobilisés, parce qu’en 2008 ces fonds existaient. Mais comme le patriarche l’a dit tout à l’heure, notre pays est malade d’une seule chose, des financements sont obtenus, des projets sont lancés et après on fait semblant de commencer et après tout disparaît, c’est un mal qu’il faut que nous combattions et chacun d’entre nous à sa part pour veiller à ce que cela cesse », a-t-il laissé entendre.
Sauf que derrière cette révélation, le premier ministre a laissé les populations sur leur faim, quant à la réponse à des questions telles que :
- Qui a financé cette reconstruction et à hauteur de combien ?
- Quel était le plan de reconstruction ?
- Où les fonds ont-ils été logés ?
- Quelles entreprises ont-elles été retenues pour l’exécution du projet entre autres ?
Pour changer ce paradigme, l’actuel locataire du Palais de la Colombe de poursuivre en ces termes : « Mais le gouvernement doit changer de pratiques y compris l’administration financière de la République de Guinée, parce qu’en réalité où est le mal ? Il y a des projets, on décide qu’on fait telle chose dans tel endroit, les administrateurs de la localité ne sont pas au courant, les élus locaux ne sont pas au courant, ils ne connaissent pas comme l’a dit le patriarche les termes du cahier des charges et enfin de compte ils voient simplement une entreprise qui débarque et qui dit que je dois faire ça et un beau jour l’entreprise disparaît. Que ce que la population dans ce cas là peut faire comme élément de remarque ou de surveillance, pratiquement pas grand-chose, c’est ça qu’il faut changer ».
Très bonne remarque du premier ministre et le moment est bien opportun pour relancer le dossier de la reconstruction de Gueckédou.
Si tel que dit M Amadou Oury Bah, les fonds ont été obtenus pour guérir la plaie profonde qui peine à se cicatriser de la guerre lâche qui a fait plusieurs morts à Guekédou, qu’attend donc la CRIEF pour se saisir du dossier, puisque forcément les traces doivent exister ?
La reconstruction, Gueckédou en a bien besoin et cela depuis très longtemps. Après la rébellion de 2000, alors que la ville tentait de se refaire tant bien que mal, telle une malédiction, c’est l’épidémie d’Ebola qui vient briser ce rêve. Pendant plus d’un an, des morts se sont comptés par centaines.
Comme si tout cela ne suffisait pas, Gueckédou subira aussi les balafres de la pandémie de COVID19.
Aujourd’hui, la ville est telle qu’isolée. Depuis plusieurs années, les populations de Gueckédou attendent l’achèvement du tronçons Kahilahou-Gueckédou centre, la réhabilitation des bâtisses, entres autres.
Et puisque le premier ministre en immersion a touché du doigt les réalités, doit-on désormais espérer à la fin du calvaire et l’identification des cadres qui ont réorienté les fonds destinés à la reconstruction de la ville de Tchèndènan Dembadouno ?
En tout cas, merci à Monsieur le premier ministre de nous l’avoir révélé
Attendons de voir !
Mamady Koundouno
Citoyen de Gueckedou