Trente ans après la dernière convention datant de 1995, cet événement constitue un pas en avant pour le secteur minier en Guinée.

La cérémonie, tenue au Palais du Peuple à Conakry, était placée sous la présidence du ministre du Travail et de la Fonction publique et a réuni les différentes parties concernées, notamment la Chambre des Mines de Guinée, le syndicat et le patronat.
Cinq points clés illustrent les progrès apportés par cette nouvelle convention :
• La mise en place d’une grille salariale fixant un salaire de base minimum d’entrée.
• La prise en compte de la sous-traitance, avec un salaire minimum équivalant à 70 % du salaire de base des sociétés mères.
• L’amélioration de la prime de départ à la retraite.
• L’augmentation du nombre de jours de congé pour les événements sociaux.
• L’extension du champ d’application de la convention à tous les opérateurs du secteur minier et des carrières.
Selon le président du Conseil d’administration de la Chambre des Mines de Guinée, la signature de cette convention marque un tournant décisif avec une vision partagée pour un avenir plus équilibré et durable :
« La signature de cette convention collective ne constitue pas une simple formalité, mais le socle d’un nouveau contrat social qui place la dignité humaine et la solidarité au cœur de notre modèle économique. Il ne s’agit pas uniquement d’un accord sectoriel, mais d’un engagement en faveur d’une croissance inclusive et d’un système qui valorise l’effort, garantit l’équité et préserve la prospérité à long terme. Nous ne nous sommes pas contentés de déterminer des niveaux de salaires minimums. Nous avons travaillé à assurer des conditions de travail dignes, équitables et protectrices. Un salaire ne doit pas seulement permettre de vivre, il doit être un levier d’épanouissement personnel et familial, un rempart contre la précarité et un vecteur de justice sociale. »
L’objectif de cette révision est de rendre le secteur minier plus attractif et mieux organisé.
Le représentant du mouvement syndical, Abdoulaye Camara, a salué les efforts du gouvernement guinéen : « Ceci est un impératif pour le monde du travail et ses acteurs, car si le monde évolue, les hommes et les sociétés sont en perpétuel changement. La convention collective est une norme consacrée par le Code du travail guinéen et la législation internationale du travail. C’est pourquoi, après la signature de la présente convention collective révisée, elle sera la référence dans le secteur, à laquelle tous les acteurs, sans exception, seront soumis. »
Véritable « scandale géologique », le secteur minier est l’un des piliers de l’économie guinéenne.

Pour le ministre Faya François Bourouno, la signature de cette convention collective résulte d’un travail d’équipe basé sur un dialogue constructif entre les représentants des employeurs et les syndicats, sous la médiation de l’Inspection générale du travail. Il souligne l’importance de cet accord pour la protection des travailleurs et la compétitivité des entreprises :
« Le secteur minier, comme vous le savez, est un secteur clé de notre économie, non seulement pour sa contribution significative à la création d’emplois, mais aussi pour son rôle central dans le développement économique de notre pays. Je tiens également à souligner que la signature de cette convention permettra non seulement la mise en place de normes protectrices pour les travailleurs, mais aussi la promotion de l’innovation et de la compétitivité dans nos entreprises, notamment par l’adaptation aux enjeux environnementaux et technologiques, qui sont des défis à relever de manière ambitieuse et responsable. La signature de cette convention s’inscrit pleinement dans les priorités du gouvernement pour la promotion du travail décent dans notre pays. Elle permettra d’assurer un environnement de travail plus sûr et plus équitable, tout en favorisant l’employabilité de nos travailleurs dans un secteur en constante évolution. C’est pourquoi je tiens à saluer l’engagement et la détermination de chacun d’entre vous pour la contribution de qualité ayant conduit à la conclusion de cette convention. Notre volonté commune de défendre les intérêts des travailleurs du secteur minier est un exemple à suivre et une source d’inspiration pour les autres secteurs. »
Mettant l’accent sur la protection sociale, l’amélioration des conditions de travail et l’équité salariale, la nouvelle convention collective des mines, carrières, industries minières et assimilées ouvre la voie à un développement plus harmonieux du secteur, tout en assurant une meilleure compétitivité des entreprises et une attractivité accrue pour les investisseurs.
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