A la suite de Mansa Moussa Sidibé, l’ancien ministre de la pêche a aussi comparu ce lundi 17 février 2025, devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Boubacar Barry, ministre de la pêche à l’époque de la signature de l’accord entre la Chine et la Guinée, a aussi fait face aux questions des avocats.
Boubacar Barry, à l’instar de ses prédécesseurs, a rejeté en bloc, les accusations portées contre lui, à savoir ‘’faux et usage de faux en écriture publique’’ et ‘’abus de confiance’’, telles que articulées par la société Bankina Pêche.
A l’en croire « le ministère de la pêche gérait un patrimoine national, les ressources halieutiques, et a engagé, à partir du 1ᵉʳ octobre 1996, une procédure pour rationaliser leur exploitation. Cela a inclus la suspension des licences existantes, le rappel des bateaux pour inspection technique, et la mise en place d’un guichet unique pour le paiement des redevances au Trésor public », a-t-il indiqué.
Et d’expliquer qu’il existe deux types de licences qui sont : « Les licences libres, principalement chinoises et coréennes, et les licences sous accord, comme celles avec l’Union européenne. La société Bankina Pêche, active avant l’arrivée du ministre, utilisait des licences libres ».
Toutefois, il reconnait avoir signé un mémorandum d’accord-cadre entre la Guinée et la Chine, Mais M. Barry souligne par ailleurs que la conclusion d’un tel accord implique plusieurs ministères, même si la mise en œuvre sectorielle relève du ministère de la pêche.
Pour ce qui est de la convention entre Bankina Pêche et la China National Fishery Corporation, l’ancien ministre dit ne pas être au courant, car il s’agit d’une relation privée entre armateur et consignataire. Il précise que les demandes de licences passent par des sociétés guinéennes, et les redevances sont payées au Trésor public
L’accord, signé le 3 janvier 1997 pour deux ans, prévoyait une compensation financière de 3 millions de dollars et des redevances basées sur le type de pêche. Cet accord, initié par le gouvernement guinéen, visait à maximiser les retombées économiques pour l’État. Une comparaison avec la Guinée-Bissau, où les avantages étaient plus importants, a motivé cette démarche, selon le prévenu.
La Chine, deuxième pays en termes de présence de bateaux dans les eaux guinéennes, a accepté de signer cet accord après des négociations diplomatiques.
En conclusion, M. Barry a souligné que, outre les redevances, l’accord incluait des appuis institutionnels, comme la surveillance maritime, l’embarquement de marins, et le débarquement gratuit de poissons.
L’accord avait été jugé nettement plus avantageux et conforme à la mission de revalorisation des ressources halieutiques de la Guinée.
Les tensions entre les avocats de la défense et ceux de la partie civile ont amené le président de la chambre de jugement, Yagouba Conté, à renvoyer l’affaire au 3 mars 2025.
MJD