En Guinée, l’art de la flagornerie est devenu un raccourci vers la réussite sociale et politique. Dans un pays où le désespoir des jeunes ne cesse de croître, nombreux sont ceux qui abandonnent leurs principes pour se faire une place auprès des nouveaux maîtres du pays.
Loin de se limiter à une simple stratégie de survie, cette pratique se normalise et s’enracine dans notre culture politique, au détriment du mérite et de la compétence.Aujourd’hui, il semble que la meilleure façon de gravir les échelons ne soit plus le travail acharné, ou l’engagement sincère, mais plutôt l’éloge effréné du chef de l’État.
Les véritables talents, eux, se retrouvent marginalisés, tandis que les courtisans occupent le devant de la scène. Cette situation crée un cercle vicieux où le pouvoir se nourrit de flatteries, se coupe de la réalité et s’éloigne des préoccupations du peuple.Le plus inquiétant, c’est que cette pratique fragilise l’État lui-même. En valorisant l’allégeance aveugle au détriment des compétences, nous construisons une administration faible, inefficace et déconnectée des véritables enjeux du pays.
La flagornerie encourage la médiocrité et l’opportunisme. Donc il est temps de briser ce cycle, car le salut de la Guinée ne viendra pas des courtisans, mais bien de ceux qui osent dire la vérité, proposer des solutions et travailler avec honnêteté.
Un pays où l’hypocrisie prime sur la sincérité, où la flatterie remplace le travail ne peut qu’aller droit dans le mur.
Par Souleymane Kato CAMARA, journaliste.