Maître Sidiki Bérété, un des avocats de l’ancien premier Ibrahima Kassory Fofana ne montre aucun étonnement face au verdict prononcé ce jeudi contre son client. En cause pour lui, « Kassory n’a jamais comparu. Il n’a jamais fait l’objet d’un débat contradictoire. C’est regrettable de le condamner pour un montant de 15 milliards GNF qui sont encore disponibles et justifiables », a-t-il regretté.
La disponibilité du montant incriminé, ce conseil de l’ancien patron du palais de la Colombe dit l’avoir prouvé à la cour. « Nous avons apporté le relevé bancaire de la Banque centrale, sous le contrôle de l’État. Un montant de 12 milliards est encore disponible à la Banque centrale. Quant aux 3 milliards restants, 3 milliards, c’est sur appel d’offres que l’actuel ministre de l’énergie a bénéficié d’un marché pour faire l’assainissement des hôpitaux », a indiqué Me Bérété.
Pour cet homme de droit, les intentions dans cette procédure sont extrajudiciaires. « L’affaire des 15 milliards est devenue un prétexte pour éliminer des candidats potentiels. C’est une décision politique. Kassory ne se reproche de rien. Il n’a jamais été administrateur des fonds de l’ANIES ni gestionnaire de la MAMRI. En quoi la gestion de la MAMRI peut-elle lui être opposable ? C’est purement politique. Si c’est cela la transition, c’est regrettable », a-t-il déploré.
Face à ce verdict, les conseils de Kassory ne s’avouent pas vaincus. « Nous allons exercer notre recours et faire appel. Cette décision ne nous fait ni chaud ni froid, notre conscience est tranquille. Ce qui est grave, c’est quand on se reproche de quelque chose », précise Me Sidiki avant d’ajouter que « force doit rester à la loi ». « Kassory était à la Primature. Il n’a jamais eu une gestion directe ou même indirecte de l’ANIES. La force doit rester à la loi. La Guinée ne mérite pas d’une telle violence de la justice. On se sert de la justice pour humilier les citoyens. Ça ne se doit pas », a conclu Me Sidiki Bérété, juste au sortir de l’audience.
Moussa SIDIBE