Ce mercredi 5 mars 2025, la Chambre de jugement de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières) a été le théâtre de révélations choquantes dans l’affaire opposant le Ministère public à d’anciens responsables du secteur éducatif guinéen. Parmi les accusés figurent Alpha Amadou Bano Barry ancien ministre de l’Éducation, Mory Sangaré ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation.
Les inspecteurs ont présenté un rapport accablant couvrant la période de 2011 à 2021, mettant en lumière des irrégularités financières massives.
Selon Kaba Sano, porte-parole des inspecteurs, les investigations ont révélé des dépenses non justifiées s’élevant à des dizaines de milliards de francs guinéens. Entre 2017 et 2021, trois périodes distinctes ont été identifiées comme particulièrement problématiques.
2017 : Un montant de 41 milliards 582 millions 434 mille 994 francs guinéens n’a pas été justifié. À cette époque, Ibrahima Kalil Konaté, dit K², était ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, tandis qu’Ibrahima Cissé occupait le poste de directeur national du Service national des infrastructures et équipements scolaires. Fatoumata Binta Diallo était la Directrice Administrative et Financière (DAF).
De 2018-2020, les inspecteurs ont constaté que 75 milliards 404 millions 468 mille 594 francs guinéens n’étaient pas justifiés. Durant cette période, Mory Sangaré était ministre, tandis qu’Ibrahima Cissé et Fatoumata Binta Diallo conservaient leurs postes respectifs.
En 2021 : Un montant de 53 milliards 210 millions 357 mille 211 francs guinéens a été jugé non justifié. Alpha Amadou Bano Barry était alors ministre, et Mohamed V Sankhon avait pris le poste de DAF.
Au-delà des montants colossaux non justifiés, les inspecteurs ont souligné de graves manquements dans les procédures de passation des marchés publics. Les règles établies n’ont souvent pas été respectées, et les dossiers étaient incomplets, rendant difficile l’évaluation des marchés. « Nous avons même eu des difficultés à apprécier ces marchés à cause du manque de pièces justificatives« , a déclaré Kaba Sano.
Affaire à suivre….
MJD