Depuis juin 2024, la Guinée vie dans une situation d’inquiétudes avec des disparitions d’acteurs sociaux non des moindres. C’est le cas de Foniké Mènguè et Billo Bah d’abord, ensuite, Habib Marouane Camara, Sadou Nimagan, et récemment Abdoul Sacko qui a heureusement été retrouvé. Tout cela, alors que Bah Oury, anciennement défenseur des droits de l’homme. Interrogé, ce membre fondateur de l’OGDH affiche un regret de telles situations.
« Les droits de l’Homme sont un enjeu majeur. Nous regrettons qu’il y ait des situations où des personnes peuvent être considérées comme disparues en République de Guinée. Parce que cela veut dire que nous avons encore du chemin à faire. En tant que Premier ministre chef du Gouvernement, j’ai indiqué à tout le monde sur instruction du Président de la République, que tous les actes doivent être en relation étroite encadrée par l’ordre judiciaire. C’est très important. Il ne faut, en aucune manière, ouvrir une brèche où des actions extrajudiciaires peuvent compromettre le processus de transition actuel ou bien ternir l’image de la République et du Gouvernement. Je dois dire que tout ce qui s’est passé depuis juillet 2024 avec la disparition entre guillemets de Foniké Manguè et de Billo Bah, c’est quelque chose ‘’qui n’a pas servi les intérêts du Gouvernement’’. Au contraire, on était en train de négocier avec l’organisation de la Francophonie, et cette affaire est intervenue au moment où les conclusions étaient avancées. Qui était pénalisé dans cette affaire, c’est le Gouvernement (…) je dis et je le répète, le Gouvernement de la République de Guinée, le CNRD n’a pas intérêt de ternir tout ce qui a été fait depuis le 5 septembre 2021. Les pratiques qui avaient cours par le passé doivent être combattues à tous les niveaux », a-t-il indiqué.
Pour ce qui est des violations des droits humains dans contexte global en Guinée, le premier ministre, dans un exercice visiblement difficile, tente de dégager la responsabilité des autorités. Il a ainsi invité les uns et les autres à la prudence.
« Dans un pays où il y a la transition, ce qui se fait sur la scène et ce qui se fait dans les coulisses sont très souvent différentes. Nous avons une expérience de tout ce qui s’est passé durant ces dernières années pour faire imputer aux autorités, des situations qui sont instrumentalisées par ailleurs. Je ne dis pas que c’est le cas, mais c’est pour dire que nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements hâtifs. Sur la question des droits de l’Homme, il ne faut plus réfléchir avec les mécanismes d’il y a 30 ans en disant que dès qu’il y a violation des droits de l’Homme, l’État est responsable. L’État n’a plus le monopole des violations des droits de l’Homme dans la plupart des États, surtout dans notre région. L’État n’a plus le monopole de tout ce qui, par le passé, était du domaine exclusivement régalien de l’État. D’où la nécessité absolue, avant de raconter quoi que ce soit, de procéder à des enquêtes approfondies pour situer les responsabilité », a-t-il indiqué
Pour illustrer ses dires sur Général Mamadi Doumbouya, Bah Oury a soutenu que celui qui a organisé le procès du massacre du28 septembre 2009 ne peut pas encourager, ni être associé à des dynamiques qui rappellent ce qu’il a combattu et jugé.
DAMOCA