La chambre de jugement de la cour de répression des infractions économiques et financières rendra lundi 18 Avril 2025 son verdict dans le procès opposant le ministère public et l’État guinéen à Ibrahima Chérif Bah, ancien gouverneur de la Banque Centrale de Guinée. Ce lundi 10 mars, le procureur spécial Aly Touré a présenté ses réquisitions, demandant une condamnation ferme de l’actuel vice-président de l’UFDG pour des faits de détournement de deniers publics, corruption, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, abus de confiance et complicité.
Selon le procureur spécial, Ibrahima Chérif Bah est accusé d’avoir détourné une somme colossale de 10,5 millions de dollars des caisses de la Banque centrale de Guinée. Ces fonds auraient été transférés illégalement vers une banque en Géorgie, aux États-Unis, sous prétexte de financer une œuvre caritative en Europe, entre la Suisse et la Belgique. Une manœuvre qualifiée de « ridicule » par le procureur, qui a souligné que la Guinée, malgré ses ressources limitées, ne pouvait pas se permettre de financer des œuvres caritatives à l’étranger.
Le procureur a détaillé les preuves accumulées contre l’ancien gouverneur, notamment des courriers et des faxes échangés entre la Banque centrale de Guinée et la banque américaine, ainsi que des communications entre Ibrahima Chérif Bah et un certain Monsieur Gray, confirmant la réception des fonds. « Aucun document n’a prouvé que cet argent devait servir les intérêts de la Guinée. Au contraire, les fonds auraient été utilisés à des fins personnelles par l’accusé et ses complices ».
Le procureur spécial Aly Touré a demandé une condamnation sévère, conformément aux articles du code pénal et des lois relatives à la corruption et au blanchiment de capitaux. Il a requis 10 ans d’emprisonnement contre Ibrahima Chérif Bah, ainsi qu’une amende correspondant au montant détourné. En outre, un mandat d’arrêt a été demandé, l’ancien gouverneur n’ayant pas comparu devant la cour malgré une citation à comparaître.
La décision finale de la cour est attendue dans les prochains jours. Si la peine requise est appliquée, elle marquera un tournant dans la lutte contre la corruption en Guinée.
À suivre…
MJD