Alors que les débats vont bon train quant à l’exploitation très prochaine du gigantesque gisement de fer de Simandou, chacun appréciant le projet selon qu’il y croit, la question sur les retombées pour la vie des guinéens aussi se pose.
Dans une publication, Dr Oumar Totiya Barry, Consultant-analyste dans le domaine Extractive et Enseignant-chercheur à l’université des Mines et Géologie de Boké, est succinctement revenu sur la part de la Guinée dans le projet.
Selon ce consultant, « la participation de l’État guinéen dans le projet Simandou se situe à deux niveaux : Les sociétés d’exploitation minière et la société des infrastructures ferroviaires et portuaires ».
Il d’abord? pour lui, des sociétés d’exploitation minière, à savoir Simfer et WCS.
« Pour le cas de Simfer, la participation « gratuite » de l’État à hauteur de 15% a été réglée par l’article 22.3 de la convention de base amendée et consolidée, signée le 22/5/2014 par les Ministres Kerfalla Yansane des Mines et Mohamed Diaré de l’Economie et des Finances. L’acquisition de ces actions « gratuites » a été décomposée en 2 phases : 7,5% acquises immédiatement lors de la signature et 7,5% à partir d’avril 2016 », a-t-il entamé.
Et de poursuivre que « pour le cas de WCS, l’article 4.3 de la convention de base d’exploitation des blocs 1 et 2 signée en juin 2020 par les Ministres Abdoulaye Magassouba des Mines et Ismaël Dioubaté du budget a octroyé 15% d’actions « gratuites » à l’État », a rappelé Dr Totiya.
A l’en croire, « ces acquisitions résultent de l’application des dispositions du code minier de 2011 (article 150) … Les 15% d’actions de l’État dans WCS et Simfer sont donc antérieures à 2021 ».
En deuxième position comme participation de l’Etat guinéen, c’est la société d’infrastructures ferroviaires et portuaires, la CTG.
Selon notre consultant, « aucune disposition du code minier n’octroie des actions « gratuites » à l’État dans une société d’infrastructure ».
L’article 121 du code minier de 2011 stipule que » la réalisation des infrastructures nécessaires à l’activité minière se fait par l’État ou dans le cadre d’un partenariat Public Privé...’’
Il est d’expérience en Guinée que l’État emprunte, construit les infrastructures minières et les concède aux entreprises minières, comme ce fût le cas de la CBG. Ces infrastructures sont actuellement dans le portefeuille de l’ANAIM et génèrent assez de ressources.
Il a par ailleurs ajouté qu’« en 2022, le gouvernement actuel a réussi à obtenir 15% d’actions « gratuites » dans la nouvelle société d’infrastructures ferroviaires et portuaires créée, la CTG, associant l’Etat et les sociétés minières. Une avancée ! ».
Dr Oumar Totiya Barry a ajouté que « cependant aucune information n’est disponible actuellement, en l’absence de publication des conventions renégociées, sur les raisons qui ont prévalu pour l’acquisition de 15% d’actions « gratuites » dans une société d’infrastructure financée essentiellement par des emprunts, ni les droits et obligations associés à l’obtention de ces actions, encore moins les contreparties, si elles existent, qui ont été concédées », a conclu. Dr Oumar Totiya Barry, Consultant-analyste dans le domaine Extractive et Enseignant-chercheur à l’université des Mines et Géologie de Boké.
Sursautguinee.info