Les réquisitions du parquet spécial de la cour de répression des infractions économiques et financières passent mal chez l’avocat de
Mohamed V Sankhon, ancien Directeur administratif et financier (DAF), du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation. Le substitut du procureur, Malick Marcel Oulare, a requis 5 ans de prison ferme et une amende de 50 milliards de francs guinéens contre le prévenu. Une demande qui a provoqué une réaction ferme de son avocat, Me Sékou Traoré.
L’avocat a rappelé que son client n’a jamais collaboré avec Dr Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’Éducation national et l’alphabétisation, et ne peut donc être associé à sa gestion. « Mohamed V Sankhon a été nommé DAF en juin 2020. Il n’a géré qu’un seul budget de 53 milliards sous l’autorité du ministre Bano », a-t-il expliqué.
Concernant les accusations d’enrichissement illicite, Me Traoré a dénoncé une « fausse accusation ». Il a expliqué que les deux immeubles de son client ont été acquis avant sa prise de fonction. « Le premier, en 2010, était un don de son père. Le second, en 2018, est une propriété conjointe avec son épouse, femme d’affaires. Rien à voir avec sa fonction de DAF », a-t-il précisé.
Me Traoré a vivement critiqué la demande de 50 milliards de la partie civile, la qualifiant de « réclamation sans fondement ». « On dirait que l’État, en faillite, cherche à renflouer ses caisses en s’attaquant à des citoyens honnêtes. Sur quelle base justifie-t-on cela ? », s’est-il interrogé.
Le procès a été renvoyé pour la suite des plaidoiries de la défense au mercredi 19 Mars 2025.
MJD