Poursuivi pour détournement de deniers publics et enrichissement illicite, l’ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est détenu à la Maison Centrale de Coronthie depuis le 21 avril 2022.
A l’allure des choses, le procès touche vers sa fin avec la réquisition de cinq ans de prison à son encontre ainsi qu’une amende de 50 milliards de francs guinéens, c’était le 17 mars 2025.
Ce réquisitoire a été prononcé par le substitut du procureur au sein de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), dans le cadre de leur implication présumée dans un détournement de fonds publics et un enrichissement illicite.
Dans ce dossier, Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankhon (le DAF) sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 12 millions de dollars américains et 612 milliards de francs guinéens pendant leur gestion des fonds publics destinés à l’éducation préuniversitaire et à d’autres projets gouvernementaux.
Après avoir suivi les plaidoiries et les réquisitions devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce mercredi 19 mars 2025, cet ancien jeune militant du Grin du RPG a eu droit à un dernier mot. Ibrahima Kourouma ne change de position, il reste catégorique et ne reconnait pas les faits mis à sa charge
« Je voudrais commencer mon intervention en exprimant ma satisfaction. Je suis très heureux qu’il y ait eu ce procès. Si on s’était limité à mon arrestation et à des publications comme cela a été fait, pour dire qu’il y a eu un détournement, avec un montant aussi important, sans possibilité de s’expliquer, j’aurais été une personne condamnée d’avance. À l’issue de ce débat, et moi et l’opinion publique, j’en suis certain, nous avons tous compris que ce détournement dont on parle n’existe pas, car les inspecteurs eux-mêmes ont dit ici qu’ils ont établi un rapport provisoire, qu’il n’y a pas de détournement, mais des pièces justificatives à fournir. J’en suis très heureux. Deuxièmement, quand je suis venu à la barre ici la première fois, j’ai dit que j’avais confiance en la justice. Jamais je n’aurais songé à me soustraire. Et la preuve en est là aujourd’hui. Le débat, on a décidé, je m’excuse de le dire, mais qu’on a un juge d’une probité morale très forte et très bonne. Peut-être que je ne devrais pas le dire, mais je m’excuse de le faire. C’est un constat établi à plusieurs niveaux. Le dernier, c’est quand il a été question de reporter les plaidoiries pour permettre à l’avocat de s’en remettre, d’aller se soigner et de revenir, qu’on procéderait à la prochaine séance le 7 mai. J’ai regardé le juge avec son équipe. Vous avez demandé une permission et vous êtes parti. Et je suis convaincu que dans la discussion que vous avez eue, vous avez dit que ce n’était pas du droit, ce n’était pas de la justice. Si quelqu’un doit voyager et qu’on doit l’attendre pour qu’il revienne le 7, pendant ce temps il y a quelqu’un en prison, cela ne peut pas se faire. Il faut rétablir la règle, il faut faire les plaidoiries. Cela m’a marqué. Cela m’a prouvé, une fois de plus, la probité morale du juge et de ses assesseurs. Monsieur le Président, je ne vais pas être long, car je n’ose pas gâcher le travail remarquable qui a été fait par mes avocats. Je m’en remets à vous, Monsieur le juge. Je reste convaincu que le droit sera dit », a déclaré Ibrahima Kourouma avec un cœur serré.
Le verdict est attendu le 16 avril prochaine pour savoir oui ou non, il pourrait être relaxé.
Moussa SIDIBE