L’ancien Premier ministre guinéen, M. Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo, reste au cœur d’une enquête judiciaire complexe devant la cour de répression des infractions économiques et financières. Comme l’a rappelé mon collègue plus tôt, cette affaire suit son cours devant la chambre de l’instruction. « Parmi les récentes actions engagées, une commission rogatoire a été lancée après que des informations ont indiqué que M. Diallo se trouverait à Dakar. Cette procédure vise à permettre aux juges sénégalais de collaborer avec leurs homologues guinéens pour avancer dans l’enquête », déclare le procureur spécial Aly Touré.
Selon le procureur spécial, « M Diallo est soupçonné de plusieurs chefs d’accusation, notamment de corruption, de détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux et d’enrichissement illicite ». Cependant, le procureur spécial insiste que les résultats de la commission rogatoire soient toujours attendus, car celle-ci n’a pas encore abouti. Parallèlement, « plusieurs convocations ont été adressées à l’ancien Premier ministre, mais aucune réponse n’a été reçue à ce jour ». Le parquet spécial a confirmé que son domicile a été identifié et que les convocations ont bien été envoyées.
Aly Touré rappelle que le non-respect des convocations judiciaires peut entraîner des conséquences sérieuses, y compris l’émission de mandats d’arrêt internationaux. « Les juges disposent de plusieurs moyens pour contraindre les individus à se présenter, et cette affaire n’est pas close, contrairement à ce que certains pourraient penser. Elle reste ouverte et fait l’objet de suivis réguliers avec la chambre de l’instruction », a-t-il martelé.
Par ailleurs, le ministère indique que le président de l’UFDG n’est pas le seul concerné par ce dossier. Plusieurs autres cadres, actuellement en Guinée, ont été entendus par les officiers enquêteurs. Des témoins ont également été auditionnés et ont déposé devant la chambre de l’instruction. « Si les personnes inculpées ne se présentent pas, la CRIEF pourrait décerner des mandats d’arrêt contre elles », a prévenu Aly Touré.
En résumé, l’affaire dite « Aire-Guinée » reste en évolution, et les prochaines étapes dépendront des réponses aux convocations et des résultats de la commission rogatoire en cours.
MJD