Le procès opposant le Ministère public et l’État guinéen à plusieurs accusés, dont des responsables de la China National Fisheries Corporation (CNFC) et des personnalités locales, est entré ce lundi dans sa phase décisive des plaidoiries et réquisitions. Me Teninké Touré, avocat de la société Bankina Pêche, a vivement contesté la légalité de la convention sino-guinéenne, qualifiée de « fausse » et « sans contenu juridique ».
Lors de ses plaidoiries, Me Touré a soutenu que le gouvernement chinois n’était pas partie prenante dans l’accord, mais que la China Fisheries Corporation, partenaire commercial de Bankina depuis 1993, en était le véritable acteur. « Où est le gouvernement chinois dans cette convention ? », a-t-il interrogé, soulignant que c’est bien cette entreprise qui gérait les paiements et les navires, et non Pékin.
Selon lui, cette convention, dépourvue de « stratégie, méthodologie et légalité », aurait été instrumentalisée pour évincer Bankina Pêche, première société de pêche guinéenne, au profit d’intérêts privés.
L’avocat a détaillé les lourdes conséquences pour Bankina : perte de 1 500 emplois maritimes, suppression de ses licences, et un préjudice financier estimé à des millions de dollars. Le représentant de Bankina, Ousmane Bangoura, est présenté comme une victime : ruiné, malade et spolié de ses biens après des années de combat judiciaire.
Me Touré a enjoint la cour à trancher avec équité, citant le Code de procédure pénale : « Juger, c’est choisir. Choisissez Ousmane Bangoura, qui a tout perdu. » Il réclame 22 millions de dollars de dédommagement pour son client, couvrant les préjudices subis depuis la signature de la convention.
MJD