Face à une situation qu’ils qualifient de « manœuvres d’intimidation et d’atteinte à la sérénité des débats », les avocats d’Aliou Bah ont boudé l’audience un peu avant midi, ce mercredi 16 avril 2025.
Tout est parti, selon les avocats conseils du leader du parti MoDeL, du fait du non-respect des décisions notamment le huis-clos demandé par le parquet.
A leur surprise, disent-ils, plusieurs jeunes, non connus du monde judiciaire, ont été introduits très tôt dans la salle. Certains y auraient même dormi alors qu’ils n’auraient aucun lien avec le dossier. « Leur présence n’a rien d’anodin. L’objectif était clair : remplir artificiellement la salle pour empêcher l’accès des sympathisants, des proches et de la presse. C’est une tentative de verrouiller la visibilité du procès », fustige un des avocats.
Les avocats d’Aliou Bah dénoncent aussi des restrictions faites à l’entrée. Pas de téléphone ni autres matériels techniques aussi bien pour les avocats que pour les hommes de médias.
« Depuis quand fouille-t-on les avocats ? Nos échanges sont couverts par le secret professionnel. Et que dire de ces jeunes, sans badge, non fouillés, mais présents dès l’aube ? », s’interroge un autre avocat. « Ils cherchent un prétexte. Qu’un incident éclate et qu’ils puissent dire : voyez, on vous avait prévenus. C’est une mise en scène. Mais nous n’entrerons pas dans leur jeu ».
Face à tous ces agacements, les avocats ont décidé de quitter la salle d’audience, et demandé à leur client, le silence. « Ce procès doit se tenir dans la transparence, dans la dignité. Pas dans une salle remplie de figurants qu’on ne peut même pas identifier », a-t-il lancé.
A cela s’ajoute le refus opposé aux diplomates notamment d’Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, France, Union Européenne, qui n’ont pas pu accéder à la salle d’audience.
Moussa SIDIBE