Après plusieurs semaines d’incertitude et de blocage, la société AGB2A- GIC Sarl et ses partenaires peuvent enfin reprendre leurs activités. Une décision de la Chambre de l’instruction de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), rendue publique ce mardi 22 avril 2025, ordonne la rétractation de l’ordonnance N°072/CI/CRIEF/2025 du 1er avril, mettant fin à l’arrêt des travaux qui frappait injustement la société et ses sous-traitants miniers, notamment la société AGB2A SA.
Au cœur de cette affaire : Ahmed Kanté, poursuivi à titre personnel pour faux, usage de faux et abus de confiance dans une affaire l’opposant à madame Fatoumata Binta Dramé, veuve de Claude Lorcy. Mais à aucun moment la société GIC Sarl, entité morale distincte de la personne physique d’Ahmed Kanté, n’a été formellement mise en cause dans la procédure.
Malgré cela, la Chambre de l’instruction avait émis, le 1er avril dernier, une ordonnance ordonnant l’arrêt des travaux de la société GIC et de ses partenaires, suscitant incompréhension et indignation dans les milieux d’affaires et auprès des communautés locales qui bénéficient de ces activités minières.
Lors de son audition du 22 avril, la partie civile, madame Dramé, a expressément clarifié qu’elle ne portait aucun grief contre la société GIC Sarl, mais uniquement contre Ahmed Kanté à titre individuel. Elle a même reconnu que le litige portait essentiellement sur un différend entre son défunt mari et Ahmed Kanté, à propos d’un mandat de création de la société GIC dans le cadre du Projet d’Intérêt National (PIN) à Boffa, et d’un enjeu qu’elle a évalué à 75 millions de dollars US.
Ce revirement majeur a convaincu la Chambre de l’instruction qui, en application de l’article 147 du Code de procédure pénale, a estimé que le maintien de la mesure d’arrêt des activités de GIC n’était ni justifié, ni nécessaire à la bonne marche de la justice. Elle a donc rétracté son ordonnance et autorisé la reprise immédiate des travaux.
La décision fait renaître l’espoir chez les centaines d’emplois directs et indirects affectés par cette suspension. Elle renforce aussi la confiance des investisseurs dans le système judiciaire guinéen, qui démontre ici sa capacité à faire la part entre responsabilité individuelle et existence légale d’une entreprise.
La société AGB2A-GIC, acteur important dans le domaine de l’exploitation de la bauxite, peut désormais poursuivre ses opérations, contribuant ainsi à la croissance économique nationale et au développement local.
Cette décision rappelle également que la justice, lorsqu’elle est exercée avec rigueur et impartialité, reste le dernier rempart contre l’arbitraire et les amalgames pouvant nuire à l’image d’entreprises opérant légalement en République de Guinée.
Amadou Hamza BAH