Alors que les autorités de la transition multiplient des actions de mobilisation des populations en faveur de la candidature du numéro du CNRD, le Général Mamadi Doumbouya, une présence remarquable de magistrats attire d’avantage les attentions. C’est le cas de l’ancien ministre de la justice, garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright.
Cette situation, des professionnels de droit, notamment des avocats, la voient d’un mauvais œil et alerte sur un mauvais précédent dans le monde judiciaire.
Sur sa page Facebook, Me Pépé Antoine Lamah, avocat au barreau de Guinée tire la sonnette d’alarme.
« De nos jours, certains magistrats, notamment parmi les plus jeunes, se livrent publiquement à des activités politiques, sans qu’aucun rappel à l’ordre ne soit opéré par le Ministre de la Justice ou par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Si cette dérive venait à se poursuivre, il n’est pas exclu que des sections et comités de base de formations politiques soient installés au sein même des Cours et Tribunaux de la République », a-t-il lancé.
Face à la gravité de la situation, cet avocat craint une politisation de l’appareil judiciaire. « Une telle politisation de l’institution judiciaire compromettrait gravement l’impartialité des décisions de justice, et seuls les militants des formations politiques ainsi représentées pourraient espérer voir leurs causes traitées avec faveur, au détriment des principes d’égalité, d’indépendance et d’impartialité qui fondent l’autorité judiciaire. La politisation de la fonction judiciaire, en plus d’affaiblir l’État de droit, nourrit la méfiance des citoyens envers la justice et favorise l’instabilité institutionnelle ».
A en croire Me Lamah, « Dans une démocratie, l’éthique du magistrat commande un retrait absolu de l’arène politique ».
Pour lui, « J’espère que ces magistrats qui se livrent publiquement à des activités politiques accepteront d’être qualifiés, sans risque de poursuites pour outrage à magistrat, de militants fonctionnaires du Droit instrumentalisant leur fonction judiciaire à des fins de promotion de leurs opinions politiques, en violation manifeste de leur serment et des principes éthiques régissant leur statut », a-t-il averti.
Reste juste à savoir si cet autre appel sera entendu et interpellera le conseil supérieur de la magistrature ou le ministre de la justice.
La Rédaction