N’est-il pas plus pédagogique de mettre en relief les avantages du recensement que de se livrer à des menaces ?
Si des citoyens tardent ou réchignent à se faire recenser, le bon sens, chose la mieux partagée au monde semble-t-il, voudrait que l’on cherche à connaître les causes de cette attitude au lieu de les menacer.
Comme le dit l’adage, celui qui est forcé n’est pas forcément convaincu. Il vaut nettement mieux chercher à convaincre qu’à intimider, à menacer ou à forcer.
En plus, lorsqu’on fait certaines déclarations, quelles qu’en soient les motivations, il faut penser aux conséquences qu’elles peuvent engendrer. En disant que les personnes qui ne se feront pas recenser n’auront pas le droit de se faire embarquer dans les véhicules de transport en commun, on encourage davantage les rackets et les tracasseries au niveau des barrages routiers. Il est connu de tous en effet que le démantèlement de ces barrages, à l’exception de certains d’entre eux, avait été ordonné à maintes fois mais en vain. La raison de ce refus est simple : ce sont des endroits où les citoyens sont soumis – avec beaucoup d’humiliation – à de prétendus contrôles d’identité dont le prncipal but est racketter ceux d’entre eux qui ont le malheur de ne pas détenir une carte nationale d’identité. Et même ceux qui disposent d’une autre pièce permettant de les identifier n’echappent pas au racket. Des gens se font ainsi beaucoup d’argent sur le dos des citoyens. De la manière la plus illicite.
Et quand on ajoute désormais, sans le dire de manière directe, le récépissé de recensement aux pièces à présenter au niveau des barrages routiers, on crée une nouvelle source de souffrances pour les citoyens.
La situation sera plus compliquée encore dans les zones reculées du pays où militaires, gendarmes et policiers sont extrêmement craints par les pauvres citoyens.
On comprend à travers certaines déclarations de nos jeunes gouvernants que la jeunesse n’est pas un atout sur tous les plans.