Nous vous en parlions dans la première partie du décryptage de l’homélie de Mgr Moise Tenguiano, Evêque de Boffa. A l’occasion de sa messe de clôture du pèlerinage auquel plusieurs autorités ont pris part, cet homme de Dieu n’est pas passé du dos de la cuillère. Droit dans les yeux, il a interpelé sur certaines volontés d’étouffer des voix.
« Il faut retenir cela pour bon. Le peuple de Guinée ne peut renoncer à son droit de rêver et de rêver de grandes choses. Il faut rêver, rêver à une nation plus développée, il faut rêver. Et on veut de gens qui savent rêver, celui qui ne sait pas rêver, qu’il disparaisse de ce monde (ovations). De s’exprime, de construire une société juste et fraternelle. Aimons construire cela », a-t-il prévenu.
A en croire l’Evêque, le temps mis sur terre importe peu, il faut des actes qui durent. « Ne comptez pas sur le nombre d’années, ça ne m’importe pas. Ne priez pas par exemple pour moi ‘’Mgr que Dieu te donne de longues années’’, ça ne m’importe pas. Priez pour moi pour que chaque seconde, chaque heure que Dieu donne que je puisse l’accomplir convenablement pour ne pas épuiser ce sol et cette église…. Le nombre d’années ne m’intéresse pas. Si Dieu veut que je parte, j’irai rejoindre mes papas et mes mamans qui m’attendent et qui ont construit déjà au paradis des buildings pour m’accueillir. Je suis convaincu de cela ».
Dans son Homélie, Mgr Tenguiano a envoyé un message clair autorités de la transition. Ce message a fait allusion à l’interdiction faites à certains partis politiques et des médias libres d’exercer.
« Oui, frères et sœurs bien-aimés ! Il faut noter dans cette mouvance et de l’esprit. Quant à l’épineuse question des interdictions dans certains secteurs d’activités de la vie socio-politique, nous disons humblement, humblement aux membres du ‘’CND’’ (parlant de CNRD), puisque ce sont des militaires et ce sont mes parents, nous sommes des parents parce que moi qui vous parle, mon papa était militaire, j’ose vous dire, chers papas, chères mamans, humblement, les membres du CNRD, au gouvernement, ne faites pas taire la voix, jamais, ne faites taire la voix, ne dites jamais nous vous avons formellement interdit, ce moi est trop crucial pour nous », a-t-il interpelé.
Pour lui, la question essentielle devrait aujourd’hui être celle de l’héritage que chaque guinéen laissera pour la postérité. « Il faudrait à notre humble avis, poser des bases solides d’un dialogue inclusif, sincère et durable pour que cette transition soit la dernière transition dans notre pays… Et cela dépend de nous, frères et sœurs que cette transition soit la dernière. Ne nous pressons pas. Prenons le temps de bâtir quelque chose sur le socle et non sur le sable… ».
Et d’ajouter que « les opinions des guinéens, lorsqu’elles sont exprimées dans l’unité, dans l’amour et dans le respect de la dignité de l’autre ne devrait jamais être perçue comme une menace, pas une menace. Ne suivons pas des gens qui passent de partis politiques à partis politiques, parce qu’ils n’ont pas une conviction claire. Ils mangent la nuit et se taisent le jour… ».
Aux autorités, il s’est particulière adressé. « A nos autorités, nous demandons humblement de porter des projets qui durent, des œuvres qui élèvent, des décisions qui rassemblent. Voyez combien nous sommes aujourd’hui, si les fils Cathy avaient préféré de prendre le pouvoir de rester au Sénégal et en venant ici en devenant rois, est ce qu’on allait être là aujourd’hui avec le nombre là ?
Rêvez grand, fondez des choses qui durent. Nous sommes fiers de dire aujourd’hui qu’après 150 ans, que ce sont les fils Cathy qui nous ont apporté cela. Alors je veux que les membres du gouvernement qui sont là aujourd’hui fassent cela, pour qu’après 150 ans, qu’on dise, voilà ce que tel a fait et que nous fiers de célébrer cela avec joie.
N’optez pas pour des projets éphémères qu’on mange aujourd’hui et c’est fini. Posez des actes qui durent dans le temps. Et que l’histoire puisse retenir donc pas nos noms, nos forces, mais pour avoir bâti l’unité, enraciné la justice et préparé l’avenir. C’est ainsi que nous vous entrerez, chers parents, chers papas et mamans dans la mémoire du peuple et même celle de Dieu.
Que notre de Dame de Guinée veille sur notre retour dans nos maisons, dans nos familles ».
C’est par des prières et bénédictions d’abord pour l’ensemble, mais aussi pour tous ceux qui ont pu apporter des leurs pour le succès de ce pèlerinage.
Daouda Mohamed