Dans l’affaire opposant le ministère public à l’ancien ministre Dr Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankhon, le verdict était attendu ce mercredi 7 avril 2025. Cependant, contre toute attente, les avocats de toutes les parties ont décidé de boycotter l’audience. Me Faya Gabriel Kamano, porte-parole du barreau de Guinée, a expliqué les raisons de cette démarche.
Interrogé sur les motifs de ce boycott, <<Les audiences sont prévues pour 9h. Les avocats étaient présents depuis cette heure, tout comme les prévenus qui ont été installés dans la salle. Mais il est maintenant midi passé, et la cour ne s’est toujours pas présentée. Nous ne savons pas pourquoi ce retard, et personne ne nous a informés. Nous ne pouvons pas attendre indéfiniment.>>
L’avocat a ajouté que : <<Ce n’est pas à nous de chercher à comprendre les raisons de ce retard. La cour aurait pu, par courtoisie, nous informer via un greffier ou un représentant. Mais il n’y a eu aucun interlocuteur. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, et cela montre un manque de respect envers les avocats, les parties et les justiciables.>>
Me Kamano a également souligné les conséquences pratiques de ces retards répétés : <<Les avocats ont plusieurs audiences dans différentes juridictions chaque jour. Si une cour ne respecte pas les horaires, cela perturbe tout notre emploi du temps. Aujourd’hui, certains collègues ont des audiences à la cour d’appel, au tribunal de commerce, à Mafanco, à Dixin ou à la Cour suprême. Quand une juridiction prend du retard, cela nous pénalise partout.>>
Il a enfin rappelé l’impact sur les dossiers eux-mêmes : <<Dans cette affaire, plusieurs dossiers sont en débat, et certains peuvent prendre des heures. Si on commence à midi, comment traiter tous les cas avant la fin de la journée ? Les prévenus, eux aussi, attendent toute la journée pour finalement être renvoyés à une autre date. C’est inacceptable.>>
Ce boycott marque la deuxième fois, selon Me Kamano, que les avocats refusent de participer à une audience pour dénoncer ces retards. << La solution est simple : il faut que les magistrats respectent les horaires fixés. C’est tout ce que nous demandons.>>, a-t-il conclu.
Pour le moment, nous ignorons à quand Dr Ibrahima Kourouma et son co-prevénu seront situés sur leurs sort.
MJD