Gaza, mai 2025. Chaque jour qui passe enfonce un peu plus la bande de Gaza dans l’abîme d’une catastrophe humanitaire d’ampleur historique. Depuis octobre 2023, plus de 53 000 Palestiniens ont été tués, dont une majorité de femmes et d’enfants, et 121 000 blessés. Derrière ces chiffres, ce sont des familles pulvérisées, des enfants mutilés, des civils piégés sous les décombres, dans une zone où plus aucun endroit n’est sûr. Ce n’est plus une guerre : c’est une extermination lente et méthodique d’un peuple à cause de ce qui pour lui.
Les bombardements israéliens incessants, les sièges successifs, la destruction délibérée des infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, centrales électriques, puits d’eau) témoignent d’une stratégie de terre brûlée. Et malgré les rapports accablants d’ONG internationales et des agences de l’ONU, le monde occidental continue de soutenir activement ou tacitement cette politique de destruction.
Un crime sous perfusion occidentale
Les États-Unis maintiennent leur soutien inconditionnel à Israël, armant militairement et diplomatiquement un État qui, selon de nombreux juristes et experts en droit international, commet des crimes de guerre et possiblement des actes de génocide. L’Union européenne, quant à elle, tergiverse, condamne à demi-mot, mais poursuit ses échanges commerciaux et refuse toute mesure de sanction. Ce double langage, hypocrite, révèle un cynisme glaçant.
Le silence complice de plusieurs grandes puissances ne fait qu’encourager l’impunité. Pendant que des enfants meurent de faim, que des femmes accouchent dans des décombres, que des médecins opèrent sans anesthésie, les capitales occidentales parlent de “droit à la légitime défense” au lieu de reconnaître l’évidence : il s’agit d’un nettoyage ethnique sous nos yeux.
Les chiffres de l’horreur
53 000 morts (dont environ 70 % de civils, et plus de 15 000 enfants).
121 000 blessés, la majorité sans possibilité de traitement.
Plus de 1,9 million de déplacés, soit 85 % de la population.
470 000 personnes en situation de famine (IPC phase 5).
Aucune électricité, eau potable quasi inexistante, accès médical effondré
Des prix multipliés par 10 à 20, rendant la nourriture inaccessible.
La trahison des pays arabes
Plus accablant encore est le mutisme des grandes puissances arabes. Où est l’Arabie saoudite ? Le Qatar ? Les Émirats ?La Turquie L’Égypte ? Ces États, riches de milliards issus du pétrole et du gaz, préfèrent préserver leurs relations diplomatiques et économiques avec Israël et les puissances occidentales, plutôt que défendre une population sœur écrasée sous les bombes.
Riyad négocie tranquillement sa normalisation avec Israël. Doha, qui se présente comme médiateur, n’a pas cessé ses investissements dans l’économie israélienne. L’Égypte, voisine immédiate de Gaza, ferme ses frontières la plupart du temps, laissant les blessés mourir faute de soins.
Cette trahison du monde arabe est une blessure supplémentaire pour les Palestiniens. Leur isolement ne résulte pas seulement de la violence israélienne, mais aussi de l’abandon de ceux qui, par solidarité historique, religieuse et politique, devraient être à leurs côtés.
Et maintenant ?
Les appels à un cessez-le-feu se multiplient, mais ne s’accompagnent d’aucune pression concrète. Les Nations unies apparaissent paralysées, incapables d’imposer ne serait-ce qu’un couloir humanitaire sécurisé. Pendant ce temps, les convois d’aide sont retardés, bombardés ou bloqués.
Combien de morts faudra-t-il encore ? Combien de cris d’enfants, de corps ensevelis, de familles décimées avant que la communauté internationale cesse d’argumenter et commence à agir ?
Ce qui se passe à Gaza n’est pas une “crise humanitaire”, c’est un crime contre l’humanité. Et ceux qui se taisent, ceux qui regardent ailleurs, ceux qui négocient des contrats d’armement ou des accords économiques avec les bourreaux, en sont aussi responsables et ils répondront face à l’histoire.
Lancinè Marcus DIOUBATE