Il arrive que des décisions politiques suscitent des désaccords, c’est naturel. Ce qui l’est moins, c’est lorsqu’un ancien cadre d’un parti transforme sa rancœur personnelle en attaque publique, maquillée en défense des textes et principes.
C’est exactement ce que fait Monsieur Lamarana Petty Diallo dans sa tribune virulente contre la décision de M. Cellou Dalein Diallo, Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), de mettre fin aux fonctions de Président du Comité des sages du doyen El Hadji Saïdou Diallo.
Sous couvert de dénoncer une « bévue », l’ancien membre du Bureau exécutif s’adonne à une entreprise bien plus sournoise : une vendetta déguisée, une tentative de saper l’autorité du Président du parti, tout en instrumentalisant la santé de plusieurs figures respectables du parti pour faire pression par l’émotion.
Une décision politique, pas une chasse aux sorcières
La révocation d’un responsable, quel que soit son âge ou son parcours, ne saurait être qualifiée de vengeance dès lors qu’elle relève des prérogatives d’un président de parti. On peut discuter du fond, certes, mais décréter arbitrairement que l’acte est motivé par la rancune relève d’un procès d’intention malhonnête.
Monsieur Lamarana aurait pu ouvrir un débat serein sur les critères d’efficacité, de participation, ou de responsabilité. Mais au lieu de cela, il se livre à un inventaire macabre, exposant sans gêne ni décence l’état de santé de plusieurs membres du parti — certains souffrant, d’autres absents pour raisons personnelles. Il piétine ainsi leur dignité au nom d’un supposé souci d’équité.
Quand la plume devient scalpel
Égrener les noms de camarades malades comme s’il s’agissait d’un tableau de chasse n’est pas une marque de justice, c’est une faute morale. C’est aussi un aveu : l’auteur ne défend pas des principes, il règle des comptes. À aucun moment, il ne propose une réforme ou un mécanisme de révision des responsabilités internes. Il se contente de pointer du doigt et de jeter la suspicion.
Et pendant qu’il dénonce, il s’exempte d’un minimum de cohérence : n’était-ce pas ce même parti qui, pendant des années, a valorisé la loyauté, l’engagement actif, la rigueur dans les fonctions ? Depuis quand l’inactivité prolongée ou l’éloignement deviennent-ils des critères de maintien à tout prix ?

Le respect des textes commence par leur lecture complète
Monsieur Lamarana affirme défendre les statuts et textes du parti. Soit. Mais il oublie que ces textes donnent aussi pouvoir au Président de réorganiser, réajuster, et faire évoluer les structures selon le besoin. Ce n’est pas de l’arbitraire, c’est de la gouvernance.
La réalité est que l’UFDG, comme tout parti politique sérieux, doit évoluer avec le temps, préparer la relève, faire place à ceux qui peuvent porter activement son projet, sur le terrain comme dans les instances. Refuser cela, c’est figer le parti dans un musée des gloires passées.
L’amertume n’est pas un programme politique
Ce qui transparaît dans cette tribune, ce n’est pas une alerte légitime : c’est une amertume mal digérée. En s’attaquant à une décision ponctuelle, l’auteur révèle surtout son malaise personnel vis-à-vis de la ligne actuelle du parti, qu’il n’a manifestement pas réussi à influencer de l’intérieur.
Mais cela ne justifie pas de salir publiquement des camarades, de rabaisser les institutions du parti, ou d’accuser gratuitement son président. Les désaccords sont normaux en politique. L’élégance, c’est de les exprimer avec hauteur. La grandeur, c’est de les dépasser pour construire.
Une chose est sûre
Le respect dû à El Hadji Saïdou Diallo reste entier. Il mérite reconnaissance pour son parcours. Mais cela n’interdit pas une transition dans les responsabilités, si elle est jugée nécessaire. L’engagement politique ne doit pas être un titre à vie, figé dans le marbre, mais un rôle vivant, en lien avec les besoins du moment.
L’UFDG mérite mieux que des polémiques empoisonnées. Elle mérite des critiques franches mais loyales, des débats ouverts mais respectueux, des oppositions fermes mais constructives. En d’autres termes : tout ce que ce texte de Monsieur Lamarana Petty Diallo n’est pas.
Par Abdoul Karim Diallo