Alors que les partisans du parti MoDeL et autres sympathisants ainsi des défenseurs des droits de l’Hommes étaient mobilisés et convaincus que la cour d’appel allait se prononcer ce mercredi en faveur de la relaxe d’Aliou Bah, bien c’est tout le contraire qui leur a été offert par la juge. Le leader du MoDeL a été condamné en appel à deux ans de prison.
Ses avocats expriment toute leur désolation face à l’attitude de la juge. Selon Me Houleymatou, Hadja Fatou s’est contentée de leur dire qu’elle confirme la décision prise en première instance, en toutes ses dispositions, sans pour autant donner les détails
« Nous sortons de la salle d’audience peinés. La Cour a confirmé, en toutes ses dispositions, la condamnation en première instance de Monsieur Mamadou Aliou Bah. C’est un moment très difficile pour nous. On ne s’attendait pas à cela et c’est une décision qui est tombée comme un couperet. La Cour s’est contentée juste de nous dire qu’elle confirme en toutes ses dispositions, la décision en première instance alors qu’elle a l’obligation de juger. Elle a été jugée pour cela. Notre client appelle au calme. De toutes les manières, chacun rendra compte de quelque manière que ce soit ici-bas ou devant le Juge Suprême », a-t-elle dit.
A la question de savoir qu’en sera la prochaine étape, la conseille de l’homme politique répond en ces termes.
« Nous allons nous concerter avec notre client, et la démarche à suivre sera dictée. Nous ferons ce qu’il décidera. Il existe encore des voies de recours, mais pour le moment, nous allons en discuter avec lui. »
Toutefois, « Notre client, M. Mamadou Aliou Bah, nous charge de vous remercier pour tout le soutien et votre présence en ces temps difficiles. Il s’adresse aussi au parti : que chacun reste calme. C’est une décision de justice, ce n’est pas la fin du monde. Et, de toute manière, chacun devra rendre compte, ici-bas ou devant le Juge suprême », a-t-elle transmis.
A l’organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du Citoyen, cette confirmation de la condamnation du président du parti MoDeL est très accueillie. Son porte-parole dénonce une décision qui ne se justifie pas.
« C’est avec beaucoup d’indignation et de préoccupation que nous avons appris cette décision de condamnation de Monsieur Aliou BAH qui pour nous est un triomphe de l’arbitraire contre la liberté. Il faut souligner que notre justice, garante de nos droits et libertés et gage de notre processus démocratique fragile s’est tout simplement égarée dans cette affaire. Car, vous n’êtes pas sans savoir que Monsieur Aliou BAH est un prisonnier d’opinion. Or, la liberté d’opinion et d’expression, garantie par la charte de la transition et l’essentiel des instruments juridiques internationaux en matière des droits de l’homme dont notre pays est parti, sont des piliers fondamentaux d’un régime démocratique. », a indiqué Alseny Sall.
C’est tout déçus que les soutiens d’Aliou Bah ont quitté la cour d’appel de Conakry.
Daouda Mohamed
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