A quelques jours de la fermeture de l’espace aérien saoudien, plusieurs candidats guinéens au pèlerinage attendent encore sur le carreau à Conakry. Parmi eux, plus de 400 personnes qui crient à l’arnaque par une fausse agence de voyage portée par une certaine Hadja Domani Konaté ‘’Nani’’ (aujourd’hui interpellée par la police), qui aurait brandit le nom de la mère du président de la République.
Pas que, les victimes présumées disent avoir suivi tout le parcours préalable au départ (vaccination, formation et même des uniformes). Ce qui a amené un reporter de sursautguinee.info à s’interroger à savoir si le secrétariat général de affaires religieuses avait-il connaissance de ce réseau. C’est ainsi que nous avons contacté une source au département.
« … il est de notre responsabilité en tant que département ministériel de trouver les voies et moyens nécessaires pour permettre à tous les Guinéens de pouvoir effectuer le Hajj », a tout de suite rétorqué notre interlocuteur.
Qu’en est-il des centaines de guinéens qui crient à l’arnaque ? « Nous, on ne s’occupe pas de la question d’arnaque. Ça veut dire que ceux qui se plaignent, la preuve bien allée », a-t-il coupé court.
Toutefois, notre interlocuteur insiste sur la volonté du président de la République. « Non, le chef de l’État, lui, c’est le grand chef de famille. Dans sa politique, il estime qu’il est le grand chef de famille et qu’il est vraiment dans une relation ou dans une stature de recherche d’équité et d’équilibre pour tous les Guinéens ».
Dix milles places, c’est ce qui a été accordé au gouvernement guinéen et la gestion revient exclusivement aux affaires religieuses. Des réseaux hors circuit officiel, notre interlocuteur est catégorique.
« Nous, on apprend au même titre que vous, qu’il y a eu arnaque, les gens utilisent les mots qu’ils veulent utiliser. Mais nous, au niveau du département, notre travail, c’est de faire partir 10 000 pèlerins. Et maintenant, on se rend compte qu’il y a plus de 10 000. Maintenant, la solution à chercher, c’est de trouver des places au niveau de l’Arabie saoudite pour que nos compatriotes qui ont connu tout ce parcours-là puissent eux aussi accomplir ce voyage religieux », a-t-il indiqué.
A l’en croire, des instructions fermes ont été données par le chef de ‘Etat Général Mamadi Doumbouya depuis le début du processus.
« Donc les autres choses, nous, on n’entre pas là-dedans. Notre travail au niveau du département, c’est organiser le Hajj. Donc faire en sorte que les gens puissent être dans le Hajj. Et lui, il est dans la dynamique de permettre à tous ceux qui ont connu ce parcours-là de pouvoir faire le Hajj. Donc c’est ça, nous, notre mission. Notre mission, elle est très claire. On n’entre pas dans qui a fait quoi, qui a pris l’argent par-ci. Non, non, non, ça, ça ne nous regarde pas ».
Selon notre source, « Ce qui nous regarde, c’est être en interface avec l’Arabie Saoudite, trouver les places, les visas, constituer les convois et faire partir les gens au lieu saint de l’islam avant la fermeture de l’aéroport de Médine (…). Donc il faut tout faire pour que les Guinéens soient là-bas au plus tard le dimanche ».
La gestion du Hajj, pour notre interlocuteur, « Il n’y a pas deux départements qui organisent le Hajj. Si les Guinéens se plaignent d’avoir versé de l’argent à des particuliers qui sont dans cette situation, c’est vrai que votre question est… »
Tous les Guinéens participent. Est-ce que ceux qui se plaignent aujourd’hui peuvent espérer que oui, il y a bien une possibilité avec l’apport du président ?
« Non, ce que j’ai dit, c’est que le chef de l’État veut que tous ceux qui ont connu ce parcours, vous voyez, quand on dit ce parcours, ça veut dire tous ceux qui se sont engagés dans le processus du HADJ et qui ont connu peut-être des difficultés que moi je ne cherche pas à qualifier. Donc, quelles que soient ces difficultés-là, le chef de l’État veut et exprime clairement sa volonté de voir tous les Guinéens là aller au HADJ. Maintenant, il revient à notre département de voir les voies et moyens nécessaires pour leur permettre ».
Cependant, une autre question se pose et qui ne peut relève pas forcément de la Guinée. « Mais ça, comme vous le savez, ce n’est pas nous qui donnons les places, ce n’est pas nous qui donnons les visas. Nous, on fera le nécessaire qu’il faut pour qu’avant la fermeture de l’espace aérien saoudien, que nos compatriotes puissent arriver en Arabie Saoudite. Ça, c’est nous, on fera ce que nous, on doit faire. Maintenant, est-ce que cela permettra d’obtenir gain de cause ? Voilà, ça, c’est une autre paire de manches. Mais pour l’instant, on fera de notre mieux pour qu’avant la fermeture de l’espace aérien, que tous nos compatriotes qui ont connu quelques difficultés que ce soit, puissent véritablement être dans leur droit ».
A quand donc la fermeture de l’espace aérien ?
« Pour l’instant, le 2. Donc ça c’est logiquement, bon on va compter le 1er à minuit, donc le 1er à minuit on entre dans le 2, parce qu’il faut un certain nombre de jours avant d’arriver à Mina, et donc Arafat c’est le 5, parfois il faut 3 à 4 jours avant Arafat. Voilà, donc si on a compté 3, 4 jours, ça veut dire 2, 3, 4 et puis le 5, c’est Mina. Donc ça veut dire logiquement que le lundi, l’aéroport sera fermé. Parce que le dimanche est le 1er juin. Voilà où on est. De façon très résumée, c’est ça. Nous, on n’entre pas dans les détails-là. Voilà, ça c’est le sensationnel. Nous, on est dans une démarche responsable et gouvernementale.
Quelle est cette démarche ?
« Le chef de l’État veut que tout le monde soit dans ses droits. Voilà. Ce sont des Guinéens, ce ne sont pas des Burkinabés.Donc s’ils ont connu quelques souffrances que ce soit, dans la mesure du possible, à travers le département qui organise le Hajj, il faut trouver une solution. Voilà. Le chef de l’État, c’est le père de la nation. C’est le premier citoyen du pays. En bon père attentionné, le chef de l’Etat ne veut pas qu’un seul guinéen ayant fait tout ce parcours reste à Conakry. Le SGAR entend œuvrer à traduire en acte concret cette volonté avant la fermeture de l’espace aérien saoudien. Prions pour que cela soit possible…! Et devienne ainsi une réalité… », a-t-il conclu
Daouda Mohamed
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