Du pouvoir en passant par l’opposition; il y a une sorte de plaisanterie vis-à-vis des principes démocratiques. Il n’y a pas d’alternance dans les tous partis politiques. Non moins dans le régime en place; là même, c’est abusé. Les vieux briscards sont en manque de stratégie; ils se font élire dans le non-respect de l’alternance politique. Ils se disent qu’ils sont la solution au mal qui ronge le système. Dans ce cas de figure, peut-on parler du pouvoir de partage? Visiblement non! Les vieux ne veulent pas céder, alors qu’ils sont au soir de leur carrière politique. Ils s’éternisent à la tête, ils se croient immortels au grand dam des cadres et militants fidèles à leur semblant d’idéaux . Ces jeunes cadres, eux, ils sont amorphes, alors se plient aux injonctions forcenées. Cet état de fait est considéré anti-démocratique. Le réveil des jeunes cadres, militants doit être imminent pour changer la donne.
L’allure démocratique n’est-elle pas en train de donner raison à la junte militaire? En tout cas, elle s’en fiche de l’état d’âme de ceux qui clament haut et fort les principes de la démocratie. Ce n’est pas leur chou gras à l’heure actuelle. C’est plutôt la promotion de leur programme politique à tout vent..’’Simandou’’ par-ci ‘’Simandou’’ par-là. Le projet est quand même prometteur au regard d’une frange de l’opinion publique. De l’autre; il paraît comme une propagande politique, bref un abus de la communication autour du projet. Mais l’on se pose la question: où est passé donc le retour à l’ordre constitutionnel? De la junte militaire à l’opposition, tout le monde transgresse la bonne marche de la démocratie dans le pays. Qui peut enseigner qui? Plus loin, la junte militaire se dit qu’il n’y a pas d’adversaire politique redoutable en face. Et du coup le terrain lui semble favorable, il y aura donc pas péril en la demeure pour les futures échéances électorales. Que le délai soit respecté ou pas, ce n’est pas une préoccupation majeure.
En raison de manque de stratégie et d’alternance, les partis politiques guinéens sont en perte de force sur le terrain. Certains sont au bord de l’implosion dû au litige opposant ses acteurs. D’autres voudront aller à la soupe avec l’homme fort du 5 septembre à cause de son projet malicieux. Il semble ambitieux et envoûtant au regard de ceux qui s’embarquent de sitôt. Ils voudraient emboîter le pas du régime militaire. Pourtant, le système est connu de tous. Mais certains pensent que c’est le peuple de Guinée qui est lâche ou manipulé. Alors pas du tout! Il observe le côté plaisantin des politiciens, puis il a su, qu’il y a trop de vieux dépassés, à la place des jeunes capables d’incarner les valeurs démocratiques. La donne doit être changée afin de faire face aux défis politiques majeurs du pays. Mais la dictature semble être le maître mot de toute les entités politiques de la Guinée.
L’alternance dont on parle, est bottée en touche par ceux qui clament haut en donneurs de leçons démocratiques. C’est le plus grand regret malheureusement du paysage politique guinéen. Si ce sont ces mêmes vieillards politiques qui conduiront les destinées de ces partis politiques, l’on est loin de sortir de l’auberge. La scène politique guinéenne a besoin de réformes profondes. C’est de ça qu’il s’agit dans la course politique entre la junte militaire et les leaders de l’opposition. Quoique des accusations, des interpellations et des arrestations jugées infondées, arbitraires se font légion. Ceci n’empêche pas la junte dans sa progression. Même si elle paraît comme une politique de dissuasion au sein de l’autre bord politique. La junte quant à elle, ne lâche pas prise, elle est ensuite sûre de ses démarches sans gêne. Faut-il continuer à reconduire les mêmes personnes à la tête des partis, ou alors miser sur des jeunes? C’est une question qui vaut son pesant d’or, ces formations politiques seront en pareil cas, encore et toujours, les petits élèves de la démocratie qui se soumettront au diktat du régime autocrate de Conakry.
Par Yaya Demba, journaliste, interprète et traducteur (Français-Anglais)