Au terme de sa visite de travail et d’amitié en sol guinéen, le premier ministre de la République du Sénégal a concomitamment animé une conférence de presse ce lundi avec son homologue guinéen.
Comme il fallait s’y attendre, Ousmane Sonko a été interpellé par la presse guinéenne sur le cas notamment des activistes Foniké Mengué, Billo Bah, le journaliste Marouane Camara et Sadou Nimaga, ancien secrétaire général du ministère des mines sous Alpha Condé, tous portés disparus depuis plusieurs mois. Ferme mais diplomatiquement, le patron du PASTEF s’est montré on ne peut plus clair sur la souveraineté des Etats.
« Les États, quels que soient le niveau de fraternité et d’amitié qui les lie, ont chacun une réalité interne qu’il faut respecter », a-t-il entamé.
Subtilement, M Sonko a fait un parallèle de réalités dans les deux pays. « Aujourd’hui, certaines personnes sont arrêtées au Sénégal pour divers délits, que certains qualifient de politiques. Mais ce n’est pas aux autorités guinéennes de venir nous dire ce que nous devons faire. De la même manière, je m’abstiens, par respect, de venir en Guinée pour dicter aux autorités ce qu’elles ont à faire. »
Toutefois, si l’ancien prisonnier politique de Macky Sall devait aborder le sujet, il ferait en douce. « Si mes relations amicales et fraternelles me le permettent, et si je devais en parler, ce serait discrètement, de manière amicale — mais certainement pas dans une conférence de presse pour dire ce que j’ai dit ou fait », a répondu le premier ministre sénégalais.
Pas question pour lui de faire passer pour un donneur d’ordre aux autorités guinéennes. « J’ai suffisamment d’expérience politique pour ne pas venir ici vous dire que j’ai tenu tel propos aux autorités guinéennes. Ce n’est pas de ma compétence. Mais je souhaite — et je prie — pour que dans tous nos pays, le Sénégal, la Guinée, comme ailleurs, nous ayons la paix, la stabilité, la concorde politique. Que nous puissions, ensemble, travailler à répondre aux attentes des populations : le développement, au-delà des divergences d’opinion, qui sont naturelles dans toute démocratie », a-t-il indiqué.
Daouda Mohamed
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