Ce n’est pas la division de la magistrature qui fragilise la République comme l’affirme un haut magistrat du pays mais plutôt les mauvaises décisions judiciaires.
D’ailleurs, les magistrats ne sont pas obligés d’appartenir à la même association ou au même syndicat. Si au sein d’une association ou d’un syndicat, les membres ne voient pas ou ne voient plus les choses de la même manière, une scission est possible bien qu’elle ne soit pas forcément souhaitable.
Le pluralisme consacré dans d’autres secteurs d’activité, l’est également pour la magistrature. Une association de magistrats n’est pas ordre professionnel comme l’ordre des avocats qui regroupe obligatoirement l’ensemble des membres de la profession exerçant dans le ressort d’une juridiction ou dans un pays. Les magistrats sont libres d’adhérer ou de ne pas adhérer à une association. Ils sont tout aussi libres de se retirer à tout moment d’une association dont ils sont membres. Et en cas de pluralité d’associations ou de syndicats (le syndicat est d’ailleurs une forme d’association), c’est leur degré de représentativité qui les distingue.
Des divergences de vues entre magistrats sur le fonctionnement, l’orientation ou les activités d’une association ne constituent en rien un drame.
Ce qui est dramatique, ce sont les jugements ou arrêts iniques, c’est une justice à deux vitesses, une justice à géométrie variable, une justice instrumentalisée. Là il s’agit véritablement d’une situation qui fragilise la République.
Maître Mohamed Traoré