Le mercredi 18 juin 2025, la Guinée tenait la Table ronde nationale sur les hydrocarbures. Une occasion pour les autorités de se pencher sur des questions essentielles menant à une indépendance énergique qui incluent le développement d’autres types d’énergies, notamment le pétrole.
Alors que les pays avec lesquels la Guinée partage la même aire géo-sismique ou sédimentaire ont avancé dans les recherches et certains ont déjà découvert le pétrole, Conakry, en 50 ans n’a pu forer que trois puits sans succès. Un paradoxe que le premier ministre Amadou Oury Bah a du mal à comprendre.
« Nous avons tout : un potentiel offshore, des partenaires, une ambition collective. Ce qui nous manque, c’est une vision partagée, consolidée, souveraine », s’est-il presque offusqué.
Pour Amadou Oury Bah, « Grâce à Dieu, nous avons enregistré avec beaucoup de bonheur que des pays frères. De la Mauritanie en passant par le Sénégal jusqu’aux confins de la Guinée-Bissau, il a été découvert des nappes de pétrole. Et nous appartenons à la même aire géo-sismique ou sédimentaire qui permettrait que nous développions nous aussi les forages ».
Et pourtant, à en croire le premier le ministre, « Au Sénégal, si ma mémoire est bonne, il y a plus de 300 puits ou de forages. En Guinée, 50 ans, il n’y en a eu que trois. D’où la nécessité d’accélérer le développement des forages pour s’assurer si oui ou non, nous avons de manière satisfaisante des nappes pétrolières dans notre territoire. Nous sommes relativement jeunes pour ces questions de recherche pétrolière, de gestion des hydrocarbures. C’est nécessaire d’écouter avec une grande attention les experts venus d’un peu partout pour nous apporter leurs expériences ».
Cette stagnation dans les recherches, le ministre des mines et de la géologie la déplore et la met au compte du fait que tous les efforts soient circonscrits sur les mines en Guinée. « La recherche pétrolière en Guinée a démarré dans les années 70 et n’a enregistré que trois forages depuis 50 ans. Cela s’explique par une priorisation du secteur minier au détriment du secteur des hydrocarbures et par l’absence d’une stratégie claire pour la mise en valeur des hydrocarbures. Le potentiel est pourtant énorme », a indiqué Bouna Sylla.
Selon Bouna Sylla, « À elle seule, la Guinée possède 42 000 km² de sismique de deux dimensions et 16 000 km² de sismique 3D couvrant le bassin offshore dont la superficie est estimée à 93 000 km². L’onshore, quant à lui, est encore sous-exploité et nécessite plus d’études pour mieux déterminer l’existence d’un système pétrolier », a-t-il dit.
Ainsi, le ministre Sylla annonce. « Le Gaz pétrole liquéfie (GPL) étant encore peu utilisé en Guinée, l’État est actuellement engagé dans la promotion du GPL avec pour ambition la mise en œuvre d’une politique claire et pérenne, en cohérence avec la transition énergétique du pays ».
Moussa SIDIBE