Le parti de l’ancien président Alpha Condé traverse, en plus des menaces exercées par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, des manœuvres internes de certains cadre visiblement engagés à mettre le RPG Arc-en-ciel au service du pouvoir de la transition. Extenués par des sorties intenspestives, notamment dans la région de Kankan, l’ancien parti au pouvoir a fini par suspendre certains cadres de la coordination régionale.
Une décision vigoureusement contestée par les concernés, comme Taliby Tabo, Babou Chérif, Moussa Camara entre autres. En plus de rejeter leur suspension, ils se sont évertués à dénoncer certains manquements dans le fonctionnement du parti, principalement la tenue du congrès, l’incapacité d’Alpha Condé à continuer à diriger le parti et l’incompétence d’un bureau ‘’illégitime’’ à prendre de telles décisions.
Interrogé par nos confrères d’Africaguinee.com depuis l’étranger, un cadre militant du parti a répondu notamment à Taliby Dabo. Sékou Souapé Kourouma, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a tenu à lever le voile d’un coin de l’histoire.
« Il faut d’abord rappeler le caractère. C’est le premier parti, après le régime de Sékou Touré, à s’imposer sur le terrain politique, à se battre pour l’État de droit, la démocratie, le pluralisme intégral et la liberté d’expression dans notre pays », a-t-il rappeler avant de s’adresser personnellement à Taliby Dabo.
« Pour revenir au cas de Taliby Dabo, il ne connaît strictement rien en ce qui concerne le RPG. S’il connaissait le RPG, il ne se serait pas posé la question de savoir comment le parti a pu obtenir un agrément. Pire encore, il s’attaque aux cadres du RPG, au Bureau Politique National, comme si ce dernier était responsable de quelque chose. Comment pourrions-nous trahir le parti ? Comment le Bureau Politique peut-il trahir le parti ? Le Bureau Politique, c’est l’essence du parti ! », a indiqué Sékou Souapé Kourouma.
« Taliby Dabo ne pèse pas un gramme de coton au sein du parti »
Selon ce militant de premières heures du parti jaune, « Le Bureau Politique est choisi au sein du Comité Central du parti. Moi, j’ai été l’un des premiers responsables. Je peux citer toutes les étapes traversées par le RPG Arc-en-ciel jusqu’à aujourd’hui, car j’ai été un acteur de premier plan avec d’autres camarades, bien entendu. Mais Taliby Dabo, il ne pèse pas un gramme de coton au sein du parti. Ce n’est pas parce qu’on parle fort que tout ce qu’on dit est la vérité. Il raconte des histoires. Il ne connaît strictement rien du RPG. Il n’a jamais été responsable à quelque niveau que ce soit. Il se dit coordinateur, mais il n’a jamais été à la coordination du parti », a-t-il dit.
« … il n’a pas une histoire au sein du RPG »
Par ailleurs, Sékou Souapé envoie un message au président Doumbouya. « Certes, le régime a changé, les gens cherchent leur place, mais il faut au moins se respecter. Il faut avoir une certaine éthique. À la place du Général Mamadi Doumbouya, je ne prendrais pas des gens comme ça au sérieux. Parce qu’il ne connaît rien du parti. Comme je l’ai dit, il ne pèse pas un gramme de coton au sein du parti. Ce sont des gens qui ont bénéficié du parti et qui n’ont jamais rien fait pour le parti. Taliby n’a pas une histoire au sein du RPG », l’a-t-il brocardé.
Sur les manquements dénoncés aujourd’hui par Talibé Dabo, Sékou Souapé se demande pourquoi maintenant pas avant.
« Nous, on a eu le courage de dénoncer quand on a constaté des manquements. On a été suspendu devant tout le monde. Le cas de Zénab Dramé (ancienne ministre de l’Enseignement Technique) est un cas emblématique. On avait dit qu’à partir du moment où, à tort ou à raison, la majorité des populations l’accusaient d’avoir détourné de l’argent, il ne fallait pas la reconduire au sein du gouvernement. Il fallait lui permettre de se justifier. Si elle était blanchie, elle pouvait revenir, il n’y avait aucun problème », a-t-il rappelé.
A l’époque, M Kourouma rappelle : « On a fait un mémorandum que nous avons adressé au président de la République et nous avons été sanctionnés à cette occasion. Moi, je n’avais aucune responsabilité. La seule chose sur laquelle on m’a sanctionné, c’était le véhicule du parti que je détenais. On m’a dit de le déposer, je l’ai fait. Donc, le bureau politique n’a jamais fermé les yeux quand il y a eu des manquements. Mais ça, c’est au sein du parti. »
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