L’appel à manifestation lancé par les Forces vives de Guinée à compter du 5 septembre 2025 ne sonne pas de la même manière chez tous les acteurs politiques. Si au PEDN par exemple, le parti se désolidarise, tel n’est pas le cas au Bloc Libéral. Pour Dr Faya Millimouno que nous avons joint ce matin, manifester pour exprimer son désaccord avec une manière de conduire les destinées d’un pays relève des principes démocratiques.
« Dans un pays normal qui se veut démocratique, une manifestation est une donnée normale. Il s’agit simplement de permettre que ceux qui ont des raisons de manifester aient l’encadrement nécessaire des forces de l’ordre. L’espoir de sécurité pour donner l’opportunité à ceux-là de s’exprimer. Je crois que c’est la voie qui reste à tenter, parce que toutes les autres voies n’ont pas porté », a-t-il indiqué avant de s’interroger sur ce qui n’a pas déjà été envisager par les acteurs sociaux et politiques pour une sortie de crise pacifique et civilisée.
« Je ne sais pas combien de fois les acteurs politiques ont appelé à un dialogue ? Combien de fois les acteurs politiques ont appelé à une transparence des choses ? Combien de fois les acteurs politiques ont appelé à une certaine inclusivité ? Alors, on a l’impression que le CNRD et son gouvernement sont complètement fermés à ces appels-là. Ils restent insensibles à ces appels », s’est-il indigné.
Pour cette fois, le leader du Bloc Libéral souhaite bien prendre l’exemple sur la Côte d’Ivoire où l’opposition a récemment investi les rues de Yopougon (Abidjan) pour dire leur opposition à un nouveau mandat pour le président ivoirien. « Nous venons de suivre du côté de la Côte d’Ivoire les rues de Yopougon, pleines, pour dire à M. Ouattara qu’un quatrième mandat ne sera pas possible en Côte d’Ivoire. Je crois que ça sera un défi notre pays, parce que depuis l’arrivée du CNRD, ces genres de choses ont plutôt conduit à des disparitions forcées et des pertes en vie humaine », a-t-il déploré.
Contrairement à Dr Faya Millimouno, d’autres leaders trouvent inopportun, cet appel des Forces Vives de Guinée. Reste à savoir quelle sera réponse des populations à cet mot d’ordre.
Moussa SIDIBE