Dans une déclaration ce début de semaine, la Synergie des Forces vives de Guinée pour le départ de Mamadi Doumbouya rejette l’organisation du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025, recuse le MATD et appelle la communauté internationale à contraindre le régime à respecter ses engagements pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Considérant la situation de délitement avancé en Guinée, marquée depuis le 5 septembre 2021 par des violations massives des droits des citoyens, des atteintes aux libertés d’expression et d’opinion, des enlèvements et emprisonnements de journalistes et d’opposants politiques, par la censure des médias privés, la mauvaise gouvernance, le pillage systématique des ressources minières, la corruption organisée et des scandales financiers inédits, ainsi que par des prédations de toutes sortes, dont les conséquences sont, entre autres, le manque de liquidités à la Banque centrale et le plafonnement des retraits dans les banques commerciales, la cherté de la vie, freinant ainsi le développement, autant d’indicateurs qui placent la Guinée au dernier rang des classements internationaux ;
Considérant la volonté manifeste de la junte militaire dirigée par Mamadi Doumbouya de confisquer le pouvoir et de torpiller la transition politique enclenchée le 5 septembre 2021, en violation de la Charte de la transition, qui constitue la petite constitution de cette période transitoire et dont la sacralité devrait être garantie par le régime ;
Considérant l’absence de sanctions fermes de la part de la CEDEAO, pourtant signataire de l’accord prévoyant le retour à l’ordre constitutionnel pour fin décembre 2024, ainsi que de l’Union Africaine, de l’ONU et des membres permanents du Conseil de sécurité, sous influence massive de la France ;
Considérant la décision unilatérale d’organiser un référendum constitutionnel sur fond de recensement démographique à caractère ethnique et d’exclusion des leaders politiques, afin de faire valider un projet de constitution qui ne ressemble pas aux Guinéens et ne les rassemble pas ;
Considérant le refus catégorique du pouvoir militaire d’opter pour un dialogue inclusif et franc, préférant la surdité sociale et politique et une gouvernance conflictuelle au détriment du consensus national ;
Considérant le non-respect de l’article 45 de la Charte de la transition, stipulant l’exigence de non-éligibilité des membres de la junte et du gouvernement de transition aux prochaines élections ;
Considérant la situation politique délétère, marquée par des assassinats ciblés, des kidnappings forcés, des emprisonnements d’opposants, des violations graves des droits humains et des scandales financiers devenus la norme ;
Considérant enfin que le gouvernement français continue d’entretenir et d’appuyer la junte guinéenne dans sa dérive actuelle ;
Nous, Synergie des Forces Vives de Guinée pour le départ de Mamadi Doumbouya, composée des antennes des Forces Vives de Guinée en France, au Canada, en Allemagne, aux États-Unis, en Belgique, au Sénégal et en Italie,
Nous inclinant devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires de ce pouvoir, des victimes des récentes inondations, de la bousculade de N’Zérékoré en décembre 2024, et de l’explosion meurtrière du dépôt de carburant de Conakry-Coronthie en décembre 2023, dont les responsabilités civiles et pénales n’ont toujours pas été engagées.
Nous avons décidé :
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- D’organiser une série de manifestations contre la volonté manifeste de Mamadi Doumbouya de confisquer le pouvoir et de torpiller la transition politique.
- De dénoncer le silence assourdissant de la communauté internationale, notamment l’État français, face aux dérives d’un chef de junte pourtant détenteur de la nationalité française.
- De nous opposer à la tenue du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025.
En raison de ce qui précède, la Synergie des Forces Vives de Guinée récuse le MATD dans sa forme actuelle, car il n’a plus de crédibilité ni de légitimité et se révèle incapable d’organiser des élections justes et transparentes.
Nous ne participerons donc à aucun référendum organisé par un organe que nous ne reconnaissons plus.
Nous interpellons la junte militaire guinéenne sur la nécessité urgente d’ouvrir un dialogue inclusif, afin d’examiner les questions fondamentales relatives au retour rapide à l’ordre constitutionnel, au respect de la Charte de la transition, au processus électoral, et pour engager les réformes demandées par les partis politiques et la société civile.
Nous exigeons :
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- La libération immédiate de tous les détenus politiques.
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- La localisation et la libération des personnes enlevées ou portées disparues.
- Le retour sans condition des leaders politiques exilés ou persécutés.
- L’implication de la CEDEAO pour contraindre Mamadi Doumbouya à respecter ses engagements.
- L’intervention urgente de l’Union Africaine, de l’ONU et de l’Union Européenne pour un retour rapide et sans délai à l’ordre constitutionnel, garant de la stabilité en Guinée et dans la sous-région.
Pour joindre l’acte à la parole, nous, Synergie des Forces Vives de Guinée pour le départ de Mamady Doumbouya, débuterons notre série de manifestations conjointes dans toutes les capitales des grandes démocraties du monde le samedi 06 septembre 2025.
Vive le peuple de Guinée, pour une Guinée juste, égalitaire, solidaire et apaisée.