La sortie médiatique de Taliby Dabo sur le cas de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah continue de susciter des réactions. Lors d’une conférence de presse tenue dimanche à Kankan, le transfuge politique du RPG, très proche aujourd’hui du CNRD a affirmé avec assurance que ces deux activistes du FNDC sont détenus en secret pour des raisons de sécurité nationale. « … Ils mangent bien, ils dorment bien… » Des propos jugés « choquants ». Parmi les réactions, celles de Maître Halimatou Camara, (chez guineematin.com) membre du collectif d’avocats qui défend les deux activistes qui prend ces propos très au sérieux.
« Ces propos sont absolument choquants. Quand on dit que des personnes sont privées de liberté hors de tout cadre légal et que cela est perçu comme quelque chose de normal par un acteur politique, c’est vraiment fou. Ces déclarations viennent normaliser cet état de fait et confirmer que nous ne sommes pas dans un État de droit. Cela signifie que nous sommes dans un État de non-droit, où c’est l’arbitraire qui prime, permettant à ceux qui détiennent le pouvoir de s’en prendre à des personnes, de les priver de liberté, tout en se moquant totalement de tout ce qui est relatif à la justice. C’est la loi du plus fort », a-t-elle réagi.
Les propos de Taliby Dabo doivent être pris au sérieux. Ils ne sont pas banals. « On les prend au sérieux et on mène des enquêtes approfondies pour faire toute la lumière sur ces disparitions forcées. ».
Pour Me Halimatou Camara, « Si nous sommes dans un État sérieux, ce monsieur doit être convoqué. Le procureur général doit mettre en branle le parquet d’instance pour mener des enquêtes en vue de savoir qui détient Foniké Menguè, Billo Bah et tous les autres disparus. Ce qui est clair, c’est que ces personnes sont victimes de disparition forcée, et ces infractions relèvent de ce qu’on pourrait qualifier de crimes contre l’humanité », a-t-elle dit.
Pour rappel, Oumar Sylla dit Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été enlevés dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 juillet 2024, vers 22h, par des hommes lourdement armés, selon des témoins, au domicile de Foniké Menguè, à Conakry.
Sursautguinee.info