L’annonce de l’ouverture des classes le 15 septembre 2025 par le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation continue de diviser les acteurs du secteur.
Selon le Secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah, cette décision qu’il qualifie d’unilatérale, viole des droits des formateurs. « Mon point de vue personnel, avant même que le bureau ne se réunisse, est que nous ne serons pas d’accord avec cette date, car elle viole nos droits », a-t-il réagi.
Au sens du camarade Soumah, les enseignants ont droit à trois mois de vacances, ce qui ne serait pas respecté si les cours reprennent à la mi-septembre. « Si les classes ouvrent dès le 15 septembre, cela signifie qu’une partie de nos congés est sabordée, reprise par le département. Pour nous, c’est une violation claire de nos droits. Or, si nos droits sont piétinés, nous ne resterons pas les bras croisés. Nous devons nous associer, car au 8 septembre, les enseignants ne disposent pas de salaire. Les deux mois de vacances (juin et août) sont payés ensemble, et ce n’est qu’à la fin septembre que nous percevons notre traitement. Ouvrir les classes le 15 septembre revient donc à demander aux enseignants de reprendre le travail sans moyens financiers pour rejoindre leurs postes », prévient le syndicaliste chez Africaguinee.com
Un argumentaire que le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation balaie d’un revers de la main tout en précisant : « Je ne crois pas que l’ouverture des classes le 15 septembre constitue une violation des droits des enseignants. Les textes ne disent pas cela. Allez vérifier si les enseignants disposent réellement de trois mois de congés. Vous vous rendrez compte de la réalité », a-indiqué Jean Paul Cedy.
Aujourd’hui, le ministre Cedy dit prôner pour le retour à la normale. « Nous devons tous travailler au retour à la normalité, au respect des règles. Les élèves ont déjà bénéficié de près de quatre mois de vacances, ce qui n’est pas normal. Ce que nous faisons n’est dirigé contre personne. L’objectif, c’est de reprendre le travail à temps, de terminer les programmes et d’obtenir les résultats que nous attendons. Il n’y a rien de mystérieux : c’est juste du travail ».
Et de rappeler que cette date du 15 septembre était déjà discutée et connue des enseignants bien avant aujourd’hui. « Et puis, demandez dans toutes les écoles ce qui avait été annoncé à la rentrée dernière. Cette date du 15 septembre est connue depuis un an. Ce n’est pas une nouveauté. Le communiqué de l’Inspecteur de l’éducation en est une preuve éloquente », a-t-il rappelé.
Qu’en sera-t-il du respect de cette date? Les parents aussi continuent de crier à la conjoncture difficile dans le pays.
Moussa SIDIBE