Accusé d’avoir causé la mort de Mohamed Lamine Traoré par maladresse, inattention et négligence, le procès de l’artiste Mohamed Seydouba Bangoura, alias Singleton, s’est ouvert ce mercredi 3 septembre au tribunal de première instance de Coyah, sous la présidence du juge Philippe Gonga Mamy.
A la barre, tout blanc vêtu, un bidon d’eau minérale à côté et le visage caché derrière des lunettes de soleil, »la machine du Dance hall », le prévenu a été invité à revenir sur le film de l’accident. Dans une voix visiblement envahie par le regret, Singleton a souhaité observer une minute de silence à la mémoire de sa victime feu Mohamed Lamine Traoré.
D’entrée, il relate : ‘’Je me rappelle bien comme si c’était aujourd’hui. Je quittais ma plantation avec ma femme et mes deux enfants. On arrivait au virage de Toguiron après le pont en quittant Forécariah, soudain, j’ai vu un motard tomber et glisser vers mon véhicule. J’ai essayé de l’esquiver. D’un coup, j’ai entendu un gros bruit. Il s’est retrouvé sous la voiture », a-t-il entamé la narration.
Et de poursuivre : « je suis resté assis dans la voiture, j’avais peur, j’avais paniqué. On est restés sur place entre 10 à 15 minutes. De bonnes personnes sont venues pour m’aider à le faire sortir de sous la voiture et le transporter à l’hôpital. Moi, je suis resté sur place avant d’aller à quelques mètres de là, pour réparer le pneu. »
En larmes, Singleton s’est adressé à la famille, au peuple de Guinée et à la justice. « Que son âme repose en paix. Je demande à la famille de me pardonner. Je suis choqué. Je n’ai pas fait exprès. Je demande pardon à la famille Traoré, à la justice et à toute la Guinée », a-t-il plaidé.
Possédez-vous un permis de conduire, Monsieur Singleton ? A demandé le juge. ‘’Oui, j’ai un permis’’, a-t-il répondu. Est-ce que vous vous étiez arrêté pour porter secours à la victime ? « J’étais dans la voiture, paniqué. Il a fallu que ma femme prenne le volant pour qu’on aille à la maison. Je savais qu’il est décédé et j’ai informé ma famille. J’ai appelé mon frère », a-t-il indiqué.
S’était-il rendu à l’hôpital après le drame ? « J’avais peur, j’ai demandé à ma famille de s’y rendre. Ils sont allés à l’enterrement », a répondu Seydouba Bangoura à la question du juge qui enchainé avec la question de savoir s’il roulait à vive allure.
« C’était un virage, on ne file pas au niveau d’un virage. On ne roulait pas à vive allure. Il pleuvait. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, il avait perdu le contrôle de sa moto avant de m’atteindre. Je l’ai juste vu en train de tomber. Il avait quitté son couloir pour venir vers moi », a-t-il répondu.
L’autre question qui lui a été posée, c’est celle de savoir s’il dispose de garde du corps. « Je n’ai pas de gardes ».
Nous y reviendrons !
Moussa SIDIBE