Il devient urgent d’arracher la politique guinéenne à son interminable sitcom pour la ramener dans le registre du sérieux.
Voyez plutôt : au lieu de débattre d’idées, d’exposer publiquement les insuffisances supposées du projet de Constitution, certains préfèrent sortir les gourdins verbaux pour frapper à droite et à gauche.
S’acharner à coups d’injures ou de railleries contre ceux qui ont simplement choisi d’exprimer leur opinion lors du référendum — qu’il s’agisse du “NON” défendu par Faya Millimono ou du “OUI” porté par Alhoussein Makanera Kaké — sous prétexte que l’on prône soi-même le boycott total du scrutin, c’est confondre engagement politique et querelles de bas étage.
Finalement avoir une opinion contraire, c’est se voir aussitôt transformé en ennemi public numéro un. Résultat, on ne parle plus du fond du texte, encore moins de projets de société, mais de qui a crié le plus fort, qui a insulté qui… un vrai championnat de petitesse politique !
Et puis, éternel refrain : “Tel a déserté pour tel parti… Untel traîne tel passé, la VAR a vu ceci …” Comme si le peuple avait besoin d’un épisode “Les feux de la rampe politique” au lieu d’un programme pour sortir le pays de la misère. Voilà le genre de débats stériles qui trahissent une absence criante d’idées neuves et la difficulté chronique à bâtir une véritable chaîne de valeur politique.
La politique devrait être un art, une symphonie d’idées… mais certains en ont fait un tam-tam crevé qui ne produit que du bruit.
Tant que les politiciens en vue continueront à confondre tribune politique et ring de boxe verbale, le pays restera spectateur d’un spectacle dont personne ne rit vraiment et le peuple continuera d’attendre en vain la symphonie du progrès.
Abdoulaye SANKARA Maco, Journaliste