En conférence de presse ce mercredi à son siège à la Camayenne, la directrice générale des élections, Madame Camara Djenab Touré s’est exercée à apporter des clarifications sur les réelles raisons de la suspension des partis comme le RPG AEC, l’UFDG et le PRP. Dans son exposé, la DGE a fait un détail au cas par cas. D’abord l’UFDG :
« Il faut qu’à un moment donné, on stoppe l’hémorragie intellectuelle de la société, la paresse intellectuelle. Moi, je dis : quand le Haut-Commissariat est venu me voir à l’époque pour un parti politique, j’ai juste sorti les statuts et je les ai déposés sur la table. Ils ont vu la qualité des rapports, la qualité des documents. Moi, j’aime ce débat. Aujourd’hui, je dis que tous les documents sont numérisés. Je reviens à l’UFDG : il faut qu’on en parle.
La construction du siège à plus de 10 milliards de FG et la provenance des fonds
Les irrégularités… si je continue, parce que j’ai tiré un document, il y a la gestion financière. Vous ne pouvez pas me dire que vous avez construit un siège qui fait plus de 10 milliards sans justifier comment tout l’argent est rentré. Et que vous me dites simplement : mes comptes sont avec des gens qui sont en prison, l’autre trésorier est décédé, nous n’avons aucun document, ou bien les documents sont avec le président, ou encore se trouvent au palais Sékhoutouréya. Un parti politique n’est pas géré à cet endroit.
Donnez-nous la liste : qui sont les membres de l’organe de direction ? Quel est le mandat ? Est-ce que le mandat des membres du bureau exécutif est respecté ? Les délais d’organisation, les états financiers ? Si on ne voit pas tout ça… Si je dis que l’UFDG n’a pas fourni les états financiers… Non, ils ont bien fourni des états financiers certifiés, mais en ce qui concerne l’UFDG, la vente des cartes de membres pose problème. Quand vous me dites que vous avez vendu 10 000 cartes et produit 50 000 cartes… 50 000 cartes vendues à 5 000 GNF… Si on a des mathématiciens dans la salle, calculez ! L’argent a été versé comment ? Il a été utilisé comment ? C’est ça la gestion d’un parti politique.
Le registre des donateurs : quand c’est un leader politique qui devient le donateur principal d’un parti, qu’est-ce que la loi dit par rapport à ça ? Donc, l’UFDG n’a pas organisé de congrès depuis 2015. Nous avons demandé des procès-verbaux électifs à tous les niveaux, nous n’en avons pas eu. La substitution d’une convocation nationale à un congrès statutaire est irrégulière. On nous a dit qu’il y avait Ebola, et un congrès a été organisé avec un document en violation des statuts. »
Le Président de l’UFDG et le règlement du parti :
« Si vous regardez les décisions telles qu’elles doivent être prises, il ne revient même pas au président Cellou de sanctionner quelqu’un. Il y a un conseil politique. Une fois que le bureau exécutif, selon les statuts, prend une décision, il revient au conseil politique de l’appliquer. (…) Ce sont ces dysfonctionnements qu’on reproche, sans toucher la charte des partis politiques. L’UFDG n’est pas le seul. Le président se lève et nomme un chargé de communication. Si je regarde les statuts de l’UFDG, le président n’a droit de nomination que sur cinq personnes. Je peux mettre les statuts à votre disposition pour analyse. Il faut arrêter de dire que c’est orienté ou contre moi. Il ne faut pas se victimiser. Même d’autres partis avaient l’habitude de nommer des responsables de femmes ou de jeunes, ce qui n’est pas conforme. Un parti politique n’est pas une entreprise privée, c’est une association avec des règles et des modes de fonctionnement. C’est ce qu’on demande : que les gens se mettent en règle. Car, si cela fonctionne ainsi aujourd’hui, imaginez demain, si l’intéressé arrive au palais, ce serait pire. »
Moussa SIDIBE