Les guinéens de l’intérieur et de la diaspora ont voté le dimanche 21 septembre 2025, au compte du référendum pour le début du retour à l’ordre constitutionnel. Face à ce qu’ils ont appelé « une mascarade électorale programmée », l’UFR de Sydia Touré, le RPG Arc-en-ciel d’Alpha et l’UFDG de Cellou Dalein, entre autres ont pris la décision de boycotter le scrutin.
« Cela ne nous fait ni chaud ni froid »
24h après la fermeture des bureaux de vote, la Direction Générale des Elections a entamé lundi soir, la proclamation des résultats provisoires. Ceux-ci donnent largement le OUI, gagnant du vote. Des premières tendances, qui ne surprennent guère, le parti dirigé par l’ancien premier ministre Sydia Touré.
« Si le « Oui » l’emporte, ce n’est pas étonnant. C’est ce qui était attendu depuis longtemps. Si les grands partis politiques n’y ont pas pris part, c’est pour de nombreuses raisons. Cela ne nous fait donc ni chaud ni froid, car c’est un non-événement. Ça n’a pratiquement aucun sens. L’UFR ne se reconnaît pas dans ce projet de nouvelle Constitution », a brocardé Mouctar Kalissa, responsable de la jeunesse UFR.
« On préfère utiliser l’argent du contribuable pour des propagandes »
Selon le responsable de la jeunesse de l’UFR, « Les Guinéens doivent apprendre à respecter leurs engagements et leur parole d’honneur. C’est très important. Il y a une gabegie financière sans précédent, une crise de liquidité jamais vue dans l’histoire du pays. Pourtant, on préfère utiliser l’argent du contribuable pour des propagandes qui ne servent absolument à rien. Dans deux ou trois semaines, ce sera la rentrée des classes. Certaines écoles n’ont même pas de tables-bancs, les toits sont en piteux état », a-t-il dépeint la situation.
Absent aux urnes, le parti l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP) de Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou aussi conteste les résultats partiels proclamés par la DGE. Ce parti membre de l’ANAD promet de saisir les tribunaux.
« Nous ne sommes pas surpris de ces résultats ; j’assimile ça à un cultivateur qui sème du riz et du fonio à la fois. S’il y a des engrais qui ciblent le riz, le riz va prévaloir. Déjà la campagne a été téléguidée dès le départ, la campagne a été faite en faveur de ceux qui ont dit le Oui. Une compétition doit être organisée de façon équitable et qu’on donne en même temps l’opportunité à ceux qui sont contre pourquoi ils sont contre et à ceux qui sont pour le Oui pourquoi ils sont pour le Oui. Dans le cas guinéen, il n’y a pas eu autant de voix contre, ou alors toutes les voix contre n’ont pas été permises de pouvoir faire le rassemblement et de faire la campagne dans ce sens. On ne s’attend à rien parce qu’on s’attendait à un résultat à la soviétique, c’est ce qui est en train de se passer. On a fait remplir des bulletins de vote par les agents qui sont allés encadrer. Nous contestons le résultat et ça sera par voie légale », a-t-il expliqué.
Le Bloc Libéral ne croit pas aux chiffres donnés par la DGE
Le seul parti qui est effectivement allé au scrutin en assumant sa position de voter ‘’NON’’ au projet de nouvelle constitution, le Bloc Libéral continue sa contestation, cette fois-ci avec les résultats proclamés par la Direction Générale des Elections. « Nous sommes tous en train de suivre la publication des résultats de ce référendum. Nous constatons que la Directrice Générale des Élections se mélange les pinceaux. Quand elle commence par dire que le nombre total d’électeurs était plus de 6 millions 700 milles et qu’elle donne le chiffre de plus de 4 millions 800 mille comme nombre de personnes qui se sont déplacées pour voter et qu’elle conclut que le taux de participation est de plus de 90%, ça c’est faux. Je ne crois pas en ces chiffres. Je vous donne un exemple. Même au temps d’Alpha Condé, dans mes fiefs, il n’a jamais gagné là-bas. J’ai toujours gagné. Si je donne la consigne de voter NON et qu’on dise que c’est 100% OUI là-bas, c’est comme si on disait que tous les militants du Bloc libéral qui constituent la majorité dans ces zones ont disparu. Ce n’est pas ce qu’on appelle le vote. Il faut qu’on soit sérieux avec nous-mêmes. C’est trop grossier », a indiqué Dr Faya Millimouno.
Moussa SIDIBE